Nº 146

Sans commentaire

Pas de problème

« Et puis même, si on sait que potentiellement on est écouté, si on n’a rien à cacher, il n’y a pas de problème à être écouté. »
Benoît HAMON

On peut parier

« Il faudrait changer entièrement la position des femmes au regard de la sexualité. Que, de pauvres proies donnant du plaisir en échange d’autres choses, elles deviennent des tigresses impitoyables revendiquant leur droit à la jouissance maximale. Qu’elles prennent pour offense, presque aussi grave qu’une agression, le fait qu’un homme ne soit pas en mesure de les satisfaire. Que, jeunes, elles aiment jouer à être des choses et, vieilles, elles cherchent des jeunes hommes pour assouvir leurs élans. Bref, que les rapports sexuels entre les hommes et les femmes ne soient pas des échanges de prestations érotiques contre autre chose – que l’on réserve ce type de commerce à la prostitution dont les clients seraient aussi bien les hommes que les femmes.On imagine la mise en place d’écoles d’autonomie socio-sexuelle auxquelles les femmes pourraient se rendre dès leur adolescence et toute leur vie durant. Sans compter la littérature, les films, les pièces de théâtre consacrés à cette nouvelle manière de concevoir l’émancipation des femmes. On peut parier qu’une telle stratégie ferait que les inégalités réelles entre les hommes et les femmes disparaîtraient au bout de quelques années. »
Marcela IACUB

Autrichiens

« La Commune, qui a été vaincue par une coalition de Thiers et des Autrichiens. »
Henri PEñA-RUIZ

Besoin d’une révolution dans le paradigme

« Notre conception du corps et de la différence sexuelle dépend de ce que nous pourrions appeler, avec Thomas Kuhn, un paradigme scientifico-culturel. Mais, comme tout paradigme, il est susceptible d’être remplacé par un autre. Le paradigme de la différence sexuelle qui fonctionnait en Occident depuis le xviiie siècle entre en crise dans la deuxième partie du xxe siècle, avec le développement de l’analyse chromosomique et des données génétiques. Un enfant sur 2 000 naît avec des organes génitaux considérés comme ni masculins ni féminins. Ils ont le droit d’être des garçons sans pénis, des filles sans utérus, et même de n’être ni fille ni garçon. Ce que montre bien le cas dramatique de Reimer, ce sont les efforts des médecins pour sauver le paradigme de la différence sexuelle coûte que coûte. Nous ne voulons plus ni du genre avec Money ni de la différence sexuelle avec Diamond. Voici notre situation épistémologique : nous avons besoin d’un nouveau modèle d’intelligibilité plus ouvert, moins hiérarchique. Nous avons besoin d’une révolution dans le paradigme de représentation du corps semblable à celle que Copernic a initiée dans le système de représentation planétaire. Face aux nouveaux Ptolémée, nous sommes les athées du système sexe, genre. »
Paul B. PRECIADO