Nº 164

Sans commentaire

Il continue…

« Avez-vous l’impression que certains pays sont plus en avance que nous ?Dans les pays anglo-saxons, les réactions ont été assez immédiates : beaucoup d’hommes sont tombés de leur piédestal rapidement ! Que ce soit Harvey Weinstein ou d’autres, ils ont immédiatement dégagé de l’espace public. En France, c’est plus compliqué. Dominique Strauss-Kahn, par exemple, a certes été écarté de l’espace politique, mais il continue à œuvrer en tant qu’économiste et gagne des sommes faramineuses. »
Chris Blache

Hybride et Socrate

« On peut considérer l’homme Hulot comme un hybride humain/non humain, un représentant totémique de l’écosphère. […] Il est toujours risqué d’entrer en politique lorsqu’on est plus sincère que cynique, et il est tout aussi risqué de proposer à Socrate d’être ministre lorsqu’on est Président. Nicolas Hulot a perdu son pari de changer les choses, à temps, et avec l’ampleur souhaitable. Emmanuel Macron a finalement échoué dans son coup de com de greenwashing (« écoblanchiment »). Muni de sa hauteur protocolaire – ministre d’État –, Socrate Hulot s’était pourtant convaincu que le rôle d’un ministre de l’Écologie n’est pas sectoriel, délimité par un décret de périmètre, mais transversal à toute l’action gouvernementale. »
Yves Cochet

Quasiment pas

« Dans un monde juste où chacun.e aurait accès à des ressources de façon égale, il n’y aurait quasiment pas de criminalité. »
Emma

Prétention

« La raison d’être des écologistes c’est de protéger la vie et c’est finalement, aujourd’hui […], de sauver l’humanité. […] Notre rôle, et nous sommes les seuls à le revendiquer comme tel, c’est de sauver la vie, et pour cela il faut sauver l’Europe […]. Je veux sauver l’Europe, je veux sauver la planète et, oui, j’ai la prétention de vouloir sauver l’humanité. »
Yannick Jadot

C’est moi

« Allez faire votre métier de policiers républicains, vous n’êtes pas des Benalla. La République, c’est moi, c’est moi le parlementaire. Vous n’avez pas honte ? Vous êtes la police républicaine ou une bande ? Vous savez à qui vous parlez ? Vous savez qui je suis ? Je ne représente rien pour vous ? »On ne l’a pas su à l’époque, mais un événement apporte un éclairage sur les relations entre de Gaulle et Pompidou. Le général Jouhaud, l’un des putschistes de 1961, avait été condamné à mort, après quoi le tribunal d’exception qui jugeait Salan a été jugé illégal par le Conseil d’État qui l’a annulé dans son arrêt Canal de 1962. Jouhaud pouvait donc être exécuté, pas Salan. De Gaulle voulait faire exécuter Jouhaud, Pompidou a objecté : « Ce n’est pas possible, il est né en Algérie, sa famille y a ses tombes, l’opinion ne le comprendrait pas… » Jean Foyer, qui était le garde des Sceaux, partageait l’avis de Pompidou. Finalement, de Gaulle a conclu en signifiant à Pompidou qu’il signerait la décision refusant la grâce de Jouhaud et qu’il la lui enverrait, afin qu’il la contresigne. Pompidou ayant refusé, de Gaulle lui a déclaré : « Dans ce cas, vous me présenterez votre démission. – Bien, mon général », répondit Pompidou. Le temps passa et Jouhaud fut gracié. Quelques semaines plus tard, de Gaulle s’en expliqua à Pompidou : « Je ne vous ai pas demandé votre démission parce que j’ai pensé que, pour l’opinion publique, elle présenterait plus d’inconvénients pour moi que si je ne faisais pas exécuter Jouhaud. » Ayant affronté de Gaulle quelques semaines après sa nomination comme Premier ministre, et sur une affaire dont le contenu symbolique était très fort, Pompidou est resté son Premier ministre durant six ans. Il y avait quelque chose de particulier, d’assez étrange, dans leur relation.
Jean-Luc Mélenchon