Nº 165

Sans commentaire

Pas d’autre moyen

« On voit bien qu’il y a toujours du monde sur les ronds-points. Le ministre de l’Intérieur a dit qu’on allait tous les évacuer. Ce n’est pas le cas. Ce mouvement n’a pas vocation à s’arrêter mais à durer. Je ne sais pas pendant combien de temps le pouvoir va gérer ça. Je ne crois pas du tout à l’effet calmant du grand débat national. Nous sommes devant un problème majeur. On ne peut pas rester longtemps comme ça. Il va falloir trouver une solution, une sortie de crise, et il n’y en a pas trente-six. Je suis frappé que les actes de violence du 1er et du 8 décembre n’aient pas détourné l’opinion de ce mouvement. Ça veut dire que la colère est immense, que le lien avec celui qui incarne le pouvoir est complètement rompu. On a un problème politique d’une gravité que nous n’avons pas connue depuis très longtemps. Donc il y a les législatives et la présidentielle. Nous en sommes là, à ce niveau de gravité. Ce n’est pas une crise ordinaire. Je ne connais pas d’autre moyen, pour résoudre une crise de cette ampleur, que de redonner la parole au peuple. »

À la présidence de la Commission : une figure

« On va élire des députés européens mais chacun des groupes va proposer un candidat à la présidence de la Commission. Je propose qu’on se retrouve tous autour du même candidat. Et nous l’avons : c’est une figure de la lutte contre l’austérité, c’est Varoufakis. »
Benoît HAMON

Même si

« Il veut d’autres mesures, dont celle-ci : “réinstaurer l’ISF, même si ça reste un impôt idiot. Les symboles en politique, ça compte”. »
Guillaume PELTIER

De petits potentats locaux

« Emmanuel Macron n’exclut pas des “aménagements” en fonction des territoires, pour que les 80 km/h soient “mieux acceptés”. Qu’en pensez-vous ?Il est inconcevable de mettre un dossier de santé publique de cette importance dans les mains de petits potentats locaux. Les élus des conseils départementaux s’imaginent connaître les causes de l’accidentalité dans leur département. La plupart considèrent que les belles routes droites sont sans danger. C’est faux : ce sont les routes où il y a le plus de tués. Ce qui fait le danger, ce n’est pas la qualité de l’infrastructure, c’est le trafic. »L’étonnement que je ressentis en voyant pour la première fois un groupe de Fuégiens sur une côte sauvage si accidentée, je ne l’oublierai jamais, car aussitôt me vint brusquement à l’esprit cette réflexion : tels étaient nos ancêtres. Ces hommes étaient absolument nus et barbouillés de peinture, leurs cheveux longs étaient emmêlés, leurs bouches écumaient d’excitation et leur expression était sauvage, effrayée et méfiante. Ils ne possédaient presque aucun art et, tels des animaux sauvages, ils vivaient de ce qu’ils pouvaient attraper. Ils n’avaient pas de gouvernement et ils étaient sans pitié à l’égard de quiconque n’appartenait pas à leur petite tribu. Celui qui a vu un sauvage sur sa terre natale n’éprouvera aucune honte s’il est forcé de reconnaître que le sang de quelques créatures plus humbles coule dans ses veines. Pour ma part, je préférerais descendre de ce petit singe héroïque qui brava son ennemi redouté afin de sauver la vie de son gardien, ou de ce vieux babouin qui, descendant des montagnes, arracha triomphalement son jeune compagnon à une meute de chiens étonnés, plutôt que d’un sauvage qui prend plaisir à torturer ses ennemis, qui offre des sacrifices sanglants, qui pratique l’infanticide sans remords, qui traite ses femmes comme des esclaves, qui ignore la décence et qui est habité par les superstitions les plus grossières.
Chantal Perrichon

Quand tous vont vers le débordement, nul n’y semble aller. Celui qui s’arrête fait remarquer l’emportement des autres, comme un point fixe.