Nº 163

Sans commentaire

Une nouvelle grammaire

« Comment apprendre à désirer la liberté sexuelle ? Il faut créer une nouvelle grammaire, entrer dans une politique de l’expérimentation. Ce qui m’inquiète, c’est le repli dans une politique sexuelle naturaliste et descriptive selon laquelle nous savons déjà ce que les hommes et les femmes désirent, ce dont ils sont capables. Deux éléments différentiels séparent l’esthétique trans-queer de celle de l’hétéro-normation de l’ancien régime : le consentement et la non-naturalisation des positions sexuelles. L’équivalence des corps et la redistribution du pouvoir. Il faut imaginer une sexualité sans hétéros et homos, sans hommes et sans femmes. »Lorsque je quittai l’Amérique en printemps de 1946, j’étais loin de me faire une idée précise de la situation des idées à Paris. […] Certes, depuis la Libération, les lettres que je recevais et divers ouvrages qui m’étaient parvenus me laissaient clairement entendre que, sur le plan intellectuel, le vent n’avait pas tellement tourné. J’avais eu aussi, à New York, de longues conversations avec Camus, puis avec Sartre, qui m’avaient fait entrevoir ce que pourrait être ici l’état des esprits. Je me rappelle que Sartre insistait particulièrement sur la « terreur » que les staliniens faisaient régner dans les lettres. À l’en croire, il eût été de la dernière imprudence de contester publiquement les mérites poétiques de l’Aragon du Crève-cœur : on risquait de ne pas s’éveiller le lendemain…À Paris, je me convainquis vite que, si c’était là une façon romantique de s’exprimer, ce qu’elle dépeignait n’en était pas moins bien réel. Les staliniens, seuls puissamment organisés dans la période de clandestinité, avaient réussi à occuper presque tous les postes clés dans l’édition, la presse, la radio, les galeries d’art, etc. Ils étaient bien décidés à s’y maintenir par les moyens définis depuis longtemps pour les leurs mais qu’ils venaient d’avoir l’occasion de perfectionner sur le plan expérimental. J’avais beau m’être avisé de ces moyens depuis longtemps, j’avoue que, dans leur application, ils dépassaient à tout instant mon attente. On retrouvait les plus farouches antimilitaristes dans les attitudes les plus chauvines, brandissant des « listes noires », avides de sanctions, quitte – en sous-main – à passer l’éponge moyennant de solides garanties, ce qui constituait la technique dite du « dédouanage ». Sur le plan intellectuel, il va sans dire qu’il était de toute importance de neutraliser, de bâillonner ceux qui eussent été à même de dénoncer une telle opération en perçant ses mobiles réels. Par d’innombrables infiltrations dans tous les organismes susceptibles de modeler l’opinion, l’appareil stalinien parvint, au moins dans une grande mesure, à étouffer leur voix en même temps qu’il s’efforçait de les déconsidérer dans sa propre presse, par le procédé de la calomnie périodique.
Paul B. PRECIADO

Avec toi, moi…

« Dans un message posté sur son compte Instagram, dimanche 1er juillet, Béatrice Dalle a apporté son soutien au braqueur Redoine Faïd après sa spectaculaire évasion de la prison de Réau, en Seine-et-Marne. “Que Dieu te protège BRAVO RÉDOINE FAÏD toute la France est avec toi, enfin moi en tout cas c’est sûr […] au revoir la pénitentiaire au revoir […] bordel je vais danser le MIA pendant des heures pour fêter ça”, écrit-elle. Anticipant les messages de désapprobation dont elle pourrait être la cible, l’actrice prévient : “Petite précision pour ceux qui n’aiment pas mon commentaire. Eh bien, allez vous faire foutre ! donnez vos leçons de morale ailleurs que sur mon compte […], parce que moi, personnellement, vous me faites rigoler, vous ne m’agacez même pas. JE DANSE LE MIA”. »
Béatrice Dalle

Pure

« Fraîchement supporter de foot, le leader de la France insoumise s’est réjoui de la victoire de la Corée du Sud sur l’Allemagne. Jean-Luc Mélenchon a salué sur Twitter, mercredi 27 juin, l’élimination de la Mannschaft de la Coupe du monde : “Joie pure : la Mannschaft est éliminée.” »
Jean-Luc Mélenchon