Nº 131

Sans commentaire

Cochons, porcs, mouron

« Dans les pays vertueux (?), on appelle PIGS les États (Portugal, Italie, Grèce, Espagne) qui se tiennent mal au regard de l’idéologie dominante. Retournons l’insulte : nous sommes fiers d’être des cochons de résistants.L’année dernière encore, face à la crise, on nous disait que l’Europe allait nous sortir de là. Mais la reprise se fait attendre, les jours de l’euro sont comptés (dans la presse financière, on se demande qui en sortira le premier) et les organes de l’Union européenne sont complètement discrédités.Comme les cochons de peuples se mettent en résistance, les porcs de Bruxelles, de Francfort et de Washington peuvent se faire du mouron. ».
Sylvie Fernoy

Moments lumineux

« [Lénine n’était] pas un dictateur sanglant. […] C’est l’homme qui a changé la face du monde au xxe siècle […]. Chez Lénine, il y a deux moments lumineux : la révolution d’Octobre, ça, c’est Lénine qui la personnifie, même s’il n’était pas seul. Et puis il y a la décolonisation : car 1917 a changé la face du monde. Sans 1917, il n’y aurait pas eu la décolonisation de l’Afrique, de l’Inde, de la Chine et, de façon générale, du monde dit en voie de développement. [Quant à Mao,] il est grand pour vingt années, pour la période 1929-1949. […] La Révolution culturelle, c’est un malheur pour la Chine, mais ça, l’histoire l’oubliera. L’histoire ne se souviendra que du Mao qui a rendu sa dignité à la Chine. »
Georges Frêche

28 heures en quatre jours

 On ne pourra éviter le chaos social que par un effort inédit de justice basé sur deux objectifs : un travail pour tous, un revenu pour tous. Pour atteindre le premier, il nous faut reprendre les attributs qui ont permis le succès de la réduction du temps de travail en 1998 : qu’elle soit massive, rapide et générale. La proposition d’une semaine de 28 heures en quatre jours est la plus adaptée à la situation actuelle. 

Yves Cochet

Athéisme, sodomie et immoralité sont nécessairement liés

« La Philosophie dans le boudoir [Sade] porte à son comble la volonté d’instruire. Entre dissertations et jouissances, Dolmancé, le chevalier de Mirvel et madame de Saint-Ange conduisent Eugénie aux conséquences extrêmes du libertinage, “ce que les sots appellent des crimes”. On se souvient de Jésus au milieu des docteurs, bientôt Eugénie “décharge au milieu de ses deux instituteurs”.Encyclopédiste de terrain, le libertin commence par une leçon d’anatomie. Voilà ce que sont gorges, seins, tétons, pollution, branler, couilles, testicules, foutre, matrice. Immédiatement tout s’accélère. On apprend qu’athéisme, sodomie et immoralité sont nécessairement liés. L’orgie met en ordre les dérèglements de l’imagination (jusqu’à brouiller l’opposition de l’ordre et du désordre). L’exercice de la cruauté succède à l’esprit d’examen. Le resserrement du plaisir sodomite commande l’extension infinie du crime. ».
Patrick Wald Lasowski