Prendre le projet moderne au sérieux

Les Européens sont des modernes dégrisés. Cette image souvent employée résume en un sens la perspective à laquelle ils pensent pouvoir et devoir s’en tenir. La conjonction paradoxale de deux tendances semble en effet définir, depuis quelques décennies, leur situation qui suppose aussi un rapport à la modernité. La tonalité du discours public est marquée par ce qu’Aron avait nommé, dès les années 1960, les « désillusions du progrès » : la modernité est une diale

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Giulio De Ligio

Giulio De Ligio

Philosophe politique, maître de conférences à l’université catholique de l’Ouest, chercheur associé au CESPRA de l’EHESS et au Centre Maurice-Hauriou de l’université Paris-Cité. Parmi ses ouvrages : La Politique et l’Âme. Autour de Pierre Manent (dir. avec J.-V. Holeindre et D. Mahoney, CNRS Éditions, 2014) ; Démocratie et Liberté. Les peuples modernes à l’épreuve de leurs contradictions (avec Ch. Delsol, Cerf, 2020). Il a reçu le prix Raymond-Aron pour son livre La tristezza del pensatore politico. Raymond Aron e il primato del politico (Bononia University Press, 2007).