La vocation des nations

La vocation des nations

Notre ami Giulio De Ligio réédite aux éditions du Cerf avec Frédéric Louzeau un grand livre du père Gaston Fessard (s. j.), qui avait paru en 1936, quand la guerre devenait menaçante : « Pax Nostra ». Examen de conscience international. Les anciens lecteurs de Commentaire savent la profonde amitié qui liait Raymond Aron et le père Fessard et les plus jeunes se reporteront à la conférence consacrée par Aron en 1983 à son œuvre (publiée par Commentaire  : « Gaston Fessard devant “l'actualité historique” », n° 28, hiver 1984), dans laquelle Aron disait : « Il m'est impossible de vous présenter l'homme. Je voudrais simplement dire que c'était l'homme le plus gentil, le plus ouvert, le plus incapable de méchanceté que j'aie jamais rencontré, le plus attentif aux autres hommes. Je n'ai pas connu dans ma vie beaucoup de directeurs de conscience, mais j'avais le sentiment que c'était le directeur de conscience par excellence. Et il a été le directeur de conscience, pas toujours écouté, des catholiques, des chrétiens, des Français. »

COMMENTAIRE

Beaucoup d’hommes de bonne volonté ne l’ont peut-être pas oublié : le père Gaston Fessard (1897-1978) a été le « directeur de conscience » des Français aux heures de grandes décisions et de mortelles tentations. Tout au long d’un siècle qui a enchaîné des épreuves de force politiques et spirituelles, il a mis en garde la France contre ce qui menaçait, inséparablement, sa liberté et son âme1. En théologien et en philosophe, avec une persévérance courageus

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Giulio De Ligio

Giulio De Ligio

Philosophe politique, maître de conférences à l’université catholique de l’Ouest, chercheur associé au CESPRA de l’EHESS et au Centre Maurice-Hauriou de l’université Paris-Cité. Parmi ses ouvrages : La Politique et l’Âme. Autour de Pierre Manent (dir. avec J.-V. Holeindre et D. Mahoney, CNRS Éditions, 2014) ; Démocratie et Liberté. Les peuples modernes à l’épreuve de leurs contradictions (avec Ch. Delsol, Cerf, 2020). Il a reçu le prix Raymond-Aron pour son livre La tristezza del pensatore politico. Raymond Aron e il primato del politico (Bononia University Press, 2007).