L’art de l’historien Raymond Aron écrit que tout l’art de l’historien est « de rendre au passé l’incertitude de l’avenir[1] ». Une incertitude qui a au moins deux faces. D’une part, quand bien même s’y efforce-t-il, l’historien ne peut jamais éradiquer de sa mémoire les enchaînements postérieurs à la tranche de vie qu’il étudie. Cette connaissance ineffaçable teinte immanquablement ses interprétations. Les « événements » eux-mêmes sont souvent des élaborati
Être un historien de son temps

Thierry de Montbrial, que nos lecteurs connaissent bien, appartient depuis la création de la revue à son comité de rédaction. La Fondation nationale pour les Sciences et les Arts de l’Académie roumaine, dont il est membre, a publié hors commerce une partie de ses écrits en quatre beaux volumes, présentés comme des « Pléiades ».
Pour nous permettre de célébrer cet heureux événement éditorial, Thierry de Montbrial a bien voulu nous autoriser à publier des extraits de son avant-propos au deuxième volume de cet ensemble, dont les références et les titres sont les suivants :
Volume I : La Pensée et l’Action, Bucarest, Académie roumaine, Fondation nationale pour la Science et les Arts, 2015, 1 812 p.
Volume II : Histoire de mon temps, Académie roumaine, Fondation nationale pour la Science et les Arts, 2018, 1 790 p.
Volume III : Regards distanciés sur le monde actuel (en 2 tomes), Académie roumaine, Fondation nationale pour la Science et les Arts, 2022, 1 720 et 1 452 p.
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