Contemporaine, mais plus actuelle En titrant « Modernisme, fin de partie ? » son commentaire de 2014 sur « l’affaire Beffa »1, Pascal Ory prenait acte de la marginalisation progressive de la musique « dite contemporaine » : « Un petit monde, si on le compare à la musique dite populaire, mais un monde qui mobilise encore – pour combien de temps ? – l’attention et les moyens des pouvoirs publics et, de moins en moins, des médias. » La décennie qui a suivi a confirmé ce d
Qui soutient encore la musique savante ?

Nous commémorons cette année le centenaire de Pierre Boulez, dont la carrière représente un cas exceptionnel dans l’histoire de la musique occidentale au nom des relations privilégiées que le compositeur et chef d’orchestre a entretenues pendant plus de quarante ans avec les chefs d’État français, de Georges Pompidou à Nicolas Sarkozy. Dans son essai Les Musiciens et le Pouvoir, récemment paru aux éditions Gallimard (« Bibliothèque des histoires », 2025, 544 p.), Maryvonne de Saint Pulgent part de cet exemple pour retracer l’histoire, sur près de trois siècles et demi, de la « sainte alliance » scellée entre le sommet de l’État et les représentants du 4e Art. Nous la remercions d’avoir bien voulu nous en confier l’extrait qui suit, dans lequel elle décrit l’abandon dont souffre aujourd’hui la musique classique et contemporaine de la part des médias, des institutions musicales et des acteurs politiques, obnubilés par l’impératif du « métissage ».
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