Présentation de la revue de presse (n° 192)

Notre revue de presse de cette fin d’année est inhabituelle, puisqu’elle commence par deux textes venant de deux membres de nos comités, proches de notre revue depuis sa fondation.

Nous publions en tête le discours que notre ami François Bayrou a prononcé devant l’Assemblée nationale en septembre dernier, parce qu’il fixe un moment difficile de la situation de la France en Europe. Situation dramatique, car l’économie française a atteint un point de fragilité jamais connu depuis la fin de la IVe République, dans une Europe elle-même menacée par l’agression russe en Ukraine. Autrefois, la presse publiait de larges extraits des discours parlementaires. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ; ils risquent donc de s’évanouir dans les mémoires et de perdre leur précision. Mieux vaut donc conserver celui-ci et le relire à chaque occasion pour mieux comprendre la suite des événements et mesurer les reculs et les avancées qui se produiront en France et en Europe.

Une occasion heureuse, pour lui et pour nous, a permis à notre cher Jean-Louis Bourlanges de dresser le bilan de sa génération par rapport à celle qui l’a éduqué et qui a redressé notre pays. Ainsi les générations plus jeunes, en charge aujourd’hui ou demain des affaires du pays, verront mieux les difficultés du cheminement politique.

Une note triste retentit ensuite. Le portrait que fait de sa propre éducation et de son parcours, six mois avant de disparaître, Louis Schweitzer. Il faut le lire à sa mémoire et l’admirer.

Guillaume Larrivé appartient à notre comité de rédaction. Dans l’article que nous retenons, il se désole parce que « nos institutions se craquellent » et que dans « ce paysage dévasté » on a assisté à un carnaval fiscal. Par ailleurs, il a choisi de démissionner de la présidence de l’Office français de l’immigration pour ne pas être complice d’une « politique immigrationniste contraire à l’intérêt national ». Cette politique rend la France de plus en plus hétérogène et instable. Elle a été dénoncée par Valéry Giscard d’Estaing à la fin des années 1980, mais une large part de l’élite politique française feint de l’ignorer. Elle en aura les conséquences.

Jean Gatty appartient aussi à notre comité de rédaction. Il montre dans son article qu’il vaut mieux imposer le capital que le travail. Mais il le fait, comme il dit, en remontant de Z à A, c’est-à-dire de Gabriel Zucman à Maurice Allais, qui fut le premier Français Prix Nobel en économie.

Cette revue de presse s’achève sur un article de Robert Kagan sur « le début de la fin de l’OTAN ». Il y montre clairement que Poutine poursuit un seul objectif : l’effondrement de l’Alliance atlantique et la mise en tutelle de l’Europe. Le Président Biden n’a pas agi contre lui quand il le fallait et quand il le pouvait. L’absence de réaction du Président Trump favorise plus encore Poutine et l’encourage à poursuivre. On peut donc soit simplement se désespérer, soit espérer que l’opinion publique des États-Unis et celle de leurs élus feront fléchir Trump et l’obligeront à soutenir l’Europe.