Présentation de la revue de presse (n° 189)

Un hiver triste. Ce qui était prévisible s’est produit : Trump a été réélu. Mais on ne prévoyait ni une telle victoire ni le tournant qu’il prendrait en faveur de Poutine. Philippe Raynaud a expliqué, plus haut dans ce numéro, cette élection. On lira ici les chiffres qui confirment son analyse. Contrairement aux espoirs des Démocrates, ont voté pour Trump : 45 % des femmes, 46 % des Hispaniques et des Latino-Américains, 55 % des hommes de cette catégorie ethnique, 56 % des Américains qui n’ont pas fait d’études dans un college, 46 % des Américains les plus pauvres (moins de 30 000 dollars annuels par foyer).

Sur la politique de Trump à l’égard de l’Ukraine, retenons trois articles. D’abord un éditorial incisif de William Kristol qui, de Washington, dit ce que beaucoup d’Américains pensent. Sans avoir voté pour lui, ils espéraient que le Président se rendrait compte des conséquences désastreuses de l’apaisement avec Poutine. Hélas ! « Le problème n’est pas que Trump ne comprend pas que les Européens ont très peu de chances de s’en sortir sans nous à leurs côtés. Il ne se soucie pas de savoir si une Europe libre et démocratique se porte bien. » Et il poursuit : « Le problème n’est pas que Trump ne comprend pas qu’il affaiblit la cause de la liberté et de la démocratie dans le monde. Il ne se soucie pas de la cause de la liberté et de la démocratie, chez lui ou dans le monde. Il semble préférer l’autocratie et la dictature. »

Ensuite, Philippe de Lara montre que la fracture entre les États-Unis et l’Europe réside dans une situation qui leur est commune » et qu’il appelle « la crise populiste de la démocratie libérale ».

Enfin, Francis Fukuyama considère que, dans le déclin des démocraties, jouent un rôle les oligarques qui rachètent des entreprises médiatiques pour exercer une influence politique indue. Ils favorisent ainsi la corruption. Silvio Berlusconi avait commencé, et à une ampleur bien plus grande Elon Musk utilise les réseaux sociaux. Fukuyama conclut qu’il faut envisager la réduction de la puissance des plateformes.

Sur un autre sujet, retenons un article de Philippe d’Iribarne sur l’Église catholique face à la postmodernité. Il aurait intéressé Alain Besançon, comme il intéressera nos lecteurs par sa perspicacité.

Terminons sur une note funèbre. Georges Liébert s’en est allé. Nous pleurons l’ami de ceux qui ont animé ou animent Commentaire. Avant de disparaître, il avait mis en ligne la revue Contrepoint à laquelle beaucoup d’entre nous ont participé.