Yu Hua est un phénomène littéraire. Initialement dentiste – ou plutôt arracheur de dents, comme il se qualifie lui-même –, il est parvenu à être publié à Shangaï et fut d’abord connu pour des nouvelles d’une stupéfiante cruauté. Impossible de lire « Je n’ai pas de nom à moi [1] » sans un sursaut d’horreur envers la race humaine : un débile qui n’a que sa chienne à aimer subit avec une bonne foi désarmante la persécution d’une jeunesse villageoise, détermi
La Chine selon Yu Hua
Depuis la naissance de la Chine populaire, l’intérêt des lecteurs français pour la littérature et plus généralement la culture chinoises dépend en grande partie de la manière dont on perçoit dans notre pays l’évolution de la politique chinoise, à quoi s’ajoute l’idée plus ou moins précise que la lecture des écrivains chinois permet de saisir la différence irréductible entre l’Orient et l’Occident.
Pour Claude Habib, l’œuvre du romancier Yu Hua nous permet aussi de retrouver, derrière l’âpreté des conflits politiques, une humanité chinoise « déboussolée par la vitesse du changement » en redonnant au roman le rôle de « véhicule de vérité » qui a longtemps été le sien mais que lui dénient beaucoup des écrivains occidentaux contemporains. Les romanciers chinois seraient-ils plus occidentaux que leurs confrères européens ou américains ?
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