Jacques Julliard a tenu dans la presse française un rôle lumineux et éminent. Il était un grand éditorialiste. L’article qu’il aurait écrit après la douloureuse épreuve qui afflige Israël et le peuple juif nous manque cruellement, car il n’était pas seulement un éditorialiste classique combinant l’analyse et l’engagement. Il était aussi un écrivain, soucieux de la forme littéraire, et un historien profond des siècles qui précédent le nôtre, en en connaissant les tourments, les passions, les échecs et les succès. Ce mélange donnait à ses articles leur force et leur éclat.
Il avait défini lui-même ses convictions : il était social-démocrate, autrement dit favorable à une gauche capable de gouverner, il était aussi traditionaliste parce qu’il restait attaché au christianisme, à nos grands auteurs, à nos grands hommes et aux traditions de notre peuple, et enfin libertaire, parce que le droit de critiquer et d’admirer pour chacun lui paraissait essentiel. Évidemment, il surprenait les prisonniers dévots d’une seule idée.
Ajoutons à notre peine sa fidèle amitié pour Commentaire. En hommage à sa mémoire, on trouvera ici quelques-uns des articles qu’il nous avait donnés et d’autres publiés ailleurs mais qu’il souhaitait que nous reprenions. Nos lecteurs retrouveront, les plus jeunes découvriront son talent, ses convictions, son intelligence, sa culture et son discernement.
Crédits illustration : CC BY-SA 3.0, format modifié.
« Jacques Julliard au Forum Libération de Grenoble », 28 janvier 2012,