Présentation de la revue de presse
Les temps sont difficiles, ils sont même tragiques. La revue de presse qui suit le montre. Elle s’ouvre sur le beau discours que notre ami Jean-Louis Bourlanges a prononcé devant l’Assemblée nationale. Il a dit le 23 octobre ce que l’Europe devrait faire pour Israël, dont nous sommes solidaires, après le criminel assaut que ce pays a subi.
Tout le monde craint que Donald Trump puisse, malgré ses forfaits, se représenter, et pire encore qu’il puisse être réélu. Ce serait la pire des catastrophes pour les États-Unis, pour le monde libre, pour l’idée même de démocratie. Aussi lira-t-on attentivement l’article de Francis Fukuyama. Il porte sur l’autorité des dirigeants politiques à l’égard de leur administration. Il peut arriver des cas dans lesquels les fonctionnaires doivent désobéir : lorsque le roi est fou. C’est ce que fit le général Mark Milley, qui était le chef d’état-major des armées américaines. Il avait prêté serment de respecter la Constitution, mais il ne s’agissait pas pour lui d’une allégeance personnelle à Trump.
Dans l’article qui suit, Josef Joffe admet avoir été surpris par la Zeitenwende allemande, ce moment décisif survenu après cinquante ans d’une politique prudente à l’égard de l’Est, politique qui remontait à Bismarck. Celui-ci n’avait-il pas déclaré, en 1887, qu’il « ne fallait jamais couper le lien avec Saint-Pétersbourg » ? La question est de savoir si cela va durer et si l’Europe restera unie et continuera de défendre une Ukraine libre.
Ce qui nous amène au dernier article retenu. Un spectre hante l’Europe : l’extrême droite. Sa puissance et ses succès électoraux viennent pour l’essentiel de l’irresponsabilité, pour ne pas dire plus, des gouvernements modérés de droite ou de gauche en matière d’immigration. Et le pire est que l’extrême droite, si elle prenait encore plus d’importance, aboutirait à favoriser la Russie de Poutine en même temps qu’elle désorganiserait l’Europe et romprait son unité. The Economist analyse lucidement et calmement cette situation. Vivons dans l’espoir que cette lucidité prévaudra, à une époque où l’autorité et la volonté politiques sont plus que jamais nécessaires et où ces deux vertus politiques sont plus que jamais décriées.
Serge Lançon
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