Trente ans après (I)

La lettre du vendredi 22 mai 2020

Malgré les difficultés que nous avons rencontrées, difficultés que tous les Français et tous les Européens ont rencontrées, Commentaire paraîtra bien à la date prévue, le 11 juin 2020, sous ses deux formes, en papier et en numérique. Avant de commencer à parler de ce numéro 170, principalement consacré à la pandémie et à ses conséquences, dans cette lettre et dans la prochaine, regardons en arrière. Il y a trente ans, quelles grandes questions agitaient la revue ? La situation de la démocratie, la faiblesse des partis de gouvernement en France, la chute de l’URSS, le fondamentalisme musulman, la politique culturelle en France et le rôle historique du Général de Gaulle, dont on célébrait le centième anniversaire. Toutes ces questions restent d’actualité. Voici quelques articles d’il y a trente ans.

Réflexions sur la démocratie

François Furet
N°49/Printemps 1990

« C’est une espèce d'ironie de l'histoire que j'aie été si gentiment invité par la Ditchley Foundation à parler de la Révolution française et de ses conséquences sur le développement des démocraties ouest-européennes, précisément dans le pays où cette Révolution a eu le moins de portée ; je veux dire l'Angleterre, naturellement. » C’est ainsi que François Furet commençait cette conférence prononcée à l’automne 1989 et dont il avait bien voulu confier la publication à Commentaire. [Lire l'article]

 

La démocratie dans le tiers monde (I) et (II)

Jean-Pierre Colin
N°48 et 49/Hiver 1989 et Printemps 1990

L’article de Jean-Pierre Colin prolonge notre débat sur la situation historique des démocraties par une enquête sur la démocratie dans le tiers monde. Observons, aujourd’hui, que depuis trente ans la démocratie a reculé dans le monde non-occidental, contrairement aux espoirs qui régnaient à la fin du xxe siècle. [Lire gratuitement les parties I et II]

 

Les temps des mutations. Vers le quintille quadripolaire

François Goguel et Philippe Habert
N°49/Printemps 1990

Les élections au « Parlement » européen qui ont eu lieu en France le 18 juin 1989 méritaient une étude approfondie. Alain lancelot avait proposé à Philippe Habert de tenir la chronique électorale de Commentaire. En préfaçant l’analyse du jeune Habert, François Goguel faisait la remarque suivante : « Ces élections traduisent une sensible modification du système français des partis : le "quadrille bipolaire" qui a structuré la vie politique de la République de 1962 à 1986 paraît avoir disparu. Les résultats du scrutin européen de juin 1989 font apparaître, un système de "quintille quadripolaire". Aux deux pôles essentiels de l'union des gauches (dominée aujourd'hui par le parti socialiste) et de l'union des droites (affaiblie par la consolidation du Front national) viennent s'ajouter un pôle écologiste et un pôle d'extrême droite. Le fait que les partis de la gauche et de la droite traditionnelles, proches d'un consensus inavoué en matière de politique économique, financière, monétaire et sociale, et tous incapables, à propos de l'Europe, de parler autre chose qu'une langue de bois, n'aient pas su proposer clairement de réponses aux questions soulevées par les écologistes et par le Front national me paraît être l'explication fondamentale de la naissance du système de partis quadripolaires. » On a longtemps pensé que la Ve République conduirait à un système bipartisan opposant une gauche de gouvernement à une droite de gouvernement. Il y a trente ans, le ver était déjà dans le fruit. Depuis, les partis gaulliste et socialiste se sont effondrés. L’extrême droite est devenue puissante et l’extrême gauche renaissante. Le système de partis est désormais à cinq composantes et le premier tour de l’élection présidentielle a montré que quatre des candidats arrivés en tête obtenaient des résultats proches. L’effacement de l’illusion bipartisane avait commencé voilà trente ans. [Lire l'article]

 

La révolution culturelle de Gorbatchev (I) et (II)

Charles H. Fairbanks Jr.
N°48 et 49/Hiver 1989 et Printemps 1990

Nous commençons une vaste analyse de la révolution gorbatchévienne, de sa signification et de ses conséquences possibles. L’auteur, après avoir appartenu au Département d’État des États-Unis (comme Assistant Secretary) enseigne les relations internationales à Washington. De la révolution menée par Gorbatchev devait sortir le bouleversement historique sur lequel s’achève le xxe siècle : la fin du communisme et de l’URSS. [Lire les parties I et II]

 

Les racines du fondamentalisme musulman

Hillel Fradkin
N°49/Printemps 1990

À la suite de la révolution iranienne de 1979, le monde a pris conscience de l'existence d'un vaste mouvement, qu'on désigne sous le nom de « fondamentalisme musulman », ou sous celui de « renouveau islamique ». La révolution iranienne n'est que l'une des manifestations de ce mouvement qui se développe depuis au moins une décennie.  C'est en Iran que ce mouvement a acquis le plus d'envergure et d'influence, car dans ce pays il s'inspire des convictions de la secte minoritaire la plus importante de l'islam, le chiisme. Mais dans d'autres États, comme le Pakistan et le Soudan, ce sont les pressions exercées par des groupes sunnites qui ont conduit les gouvernements de ces nations à adopter et à appliquer un code juridique islamique. Et dans d'autres pays encore, tels que l'Égypte et la Syrie, des groupes de terroristes musulmans ont également joué un rôle important. Car, en accord avec une tendance puissante de l'islam et contrairement à d'autres mouvements religieux, ce fondamentalisme a tenté d'entrée de jeu de se manifester de façon politique. Le désir qu'ont les fondamentalistes musulmans d'exercer une influence politique découle d'une attitude de base souvent franchement hostile à l'égard de certains pays et de certains peuples. Le principe fondamental qui inspire le renouveau islamique, c'est qu'une saine vie en société exige l'unification de la religion et de la politique : de ce fait, les fondamentalistes éprouvent une antipathie particulièrement vive pour le mode laïc de gouvernement qui caractérise quantité d'États contemporains, et surtout les États occidentaux. Le problème persiste. [Lire l'article]

 

La politique culturelle en France

N°49 et 50/Printemps et Automne 1990

Voici la liste des questions que nous avons adressées aux participants à cette enquête et auxquelles ils ont bien voulu répondre.

  1. Le langage commun, celui des journalistes et des politiques, mais aussi celui des sciences humaines, fait désormais un usage très abondant des mots « culture » et « culturel ». Que pensez-vous de cette inflation ? Comment s'articule-t-elle aux notions traditionnelles d'enseignement, d'éducation, de métier, de science et de savoir ?
  2. Au terme de ces trois décennies, peut-on dire que la France soit dotée d'institutions culturelles répondant à ses aspirations et remplissant une fonction fertile ?
  3. Les orientations de la politique culturelle d'André Malraux ont, pour la plupart, été poursuivies et amplifiées par ses successeurs. Elles peuvent être résumées en quelques formules : démocratisation de la culture, meilleure répartition des activités artistiques et culturelles sur l'ensemble du territoire, encouragement à la création contemporaine, protection et mise en valeur du patrimoine, diffusion de la culture française au-delà des frontières.

Comment jugez-vous les résultats obtenus dans ces différents domaines au terme de trente années ?

  1. Peut-on, doit-on, envisager d'autres orientations pour les temps à venir ?

On trouvera les réponses aux questions posées par Commentaire dans les articles suivants.

Robert ABIRACHED, Cinq définitions 

Avigdor ARIKHA, À propos de la politique artistique

Alain BESANÇON, Le droit à l'inculture

Michel GUY, Décentralisation et télévision

Charles JUVENAL, Une faillite

Pierre-Michel MENGER, Transformation de la politique culturelle publique

Pierre MOINOT, Vers la démocratie culturelle

Pascal ORY, L'exception française n'est pas près de disparaître

Bruno RACINE, La politique culturelle de Paris

Guy SAEZ, Incertitudes

Jacques SALLOIS, Réconcilier culture et société

Jacques TOUBON, Trois lacunes

Gérard VINCENT, Vous avez dit : « Ministre de la Culture » ?

Jean DUTOURD, Les mêmes sentiments que Degas

Françoise GIROUD, Vaste question

Jean-Pierre COLIN, La culture et son administration

Joffre DUMAZEDIER, Politique culturelle ? Oublis majeurs

Claude MOLLARD, Le champ culturel

Bruno NEVEU, De l'Instruction publique aux Affaires étrangères : la politique culturelle extérieure de la France depuis 1910 [en accès gratuit]

 

La culture et les loisirs. Une nouvelle religion d’État

Marc Fumaroli
N°51/Automne 1990

Ce texte de Marc Fumaroli clôt notre enquête sur la culture. [Lire gratuitement l'article]

 

De Gaulle (1890-1970)

N°51/Automne 1990

On célébrait en 1990 le centième anniversaire de la naissance du général de Gaulle.

Jean-Claude Casanova, Le rêve des sages et l'ambition des puissants. De Gaulle et l'Europe. [en accès gratuit]

Lucien Jaume, L'État républicain selon de Gaulle (I) [en accès gratuit]

Lucien Jaume, L’État républicain selon de Gaulle (II) [en accès gratuit]

 

Histoire et mémoire

Stanley Hoffmann
N°52/Hiver 1990

La France de juin 1990 se souvient de celle de juin 1940 : le mois de la défaite, du gouvernement Pétain, de l'armistice, mais aussi de l'appel à la résistance lancé par ce presque inconnu, le général de Gaulle, dont ce sera aussi en novembre le centenaire de la naissance et le 20e anniversaire de la mort. [Lire gratuitement l'article]

 

Le général de Gaulle, le plan Fouchet et l’Europe

Georges-Henri Soutou
N°52/Hiver 1990

On s'est souvent interrogé sur la place exacte du plan Fouchet dans l'ensemble de la politique extérieure du général de Gaulle. Pour les uns, de Gaulle tenait à son projet d'union politique, qu'il aurait poursuivi, sous une forme ou sous une autre, depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour les autres, le plan Fouchet n'était qu'un épisode tactique, de Gaulle était au fond ravi de l'échec de 1962. [Lire l'article]

 

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