La peste noire de 1348-1350
L'événement le plus important
du xive siècle
Yves Renouard
N° 170/Été 2020
Événement sanitaire mondial le plus grave depuis la grippe espagnole de 1918, la pandémie de coronavirus va sans doute provoquer des évolutions majeures. Il n'est donc pas indifférent de lire les analyses proposées, en 1948 et 1950, par le doyen Yves Renouard, à l'occasion du sixième centenaire de la peste noire de 1348, fléau qui a profondément marqué l'histoire de l'humanité occidentale. [Lire l'article]
Le médecin, le juge
et la fin de vie du patient
Marie Grosset
N° 167/Automne 2019
Les incessants rebondissements du traitement juridique de la situation médicale de Vincent Lambert ont plongé les Français dans la perplexité. Pour mieux délimiter ce que l'on pourrait dénommer les « frontières de l'acceptable », il est nécessaire de faire émerger des éléments de réflexion clairs et constructifs, de rétablir la genèse de l'interaction entre droit et médecine s'agissant des questions de limitation et arrêt de traitements et de tenter de dépasser leurs antagonismes. [Lire l'article]
La confiance dans la relation
médecin-malade
Marie-Christophe Boissier
N° 139/Automne 2012
La relation entre le médecin et son patient est au centre de l'activité médicale. Dans cette relation où l'un souffre ou va souffrir et où l'autre a pour mission de soulager, la confiance naît de l'espoir intime d'être délivré de la souffrance. Le langage de la confiance n'est pas seulement dans les mots, mais dans des gestes aussi simples d'humanité que tenir la main, poser la main sur l'épaule, soutenir un regard. [Lire l'article]
Médecine libérale : le prix
Guy Abitbol
N° 139/Automne 2012
Il paraît qu'on admire le système français de protection sociale, notamment notre système de soins. Mais en connaît-on le prix ? Et connaît-on le prix des réformes nécessaires au maintien d'une médecine libérale ? [Lire l'article]
Être médecin et chercheur
Les ambiguïtés de la polyvalence
Pierre Corvol
N° 108/Hiver 2004
Médecin chercheur, médecin soignant, médecin enseignant, est-il possible au même individu d'assumer au même moment ces différentes tâches ? Sans doute non. Elles font pourtant toutes partie de la triple fonction du médecin hospitalo-universitaire, un médecin trivalent, en théorie du moins. En fait, le médecin hospitalo-universitaire devrait être polyvalent car à ces fonctions s'ajoutent au long de sa carrière des responsabilités administratives incontournables et de plus en plus lourdes, des tâches d'intérêt public, un rôle d'expert, sans compter les relations qu'il peut entretenir avec les industriels, les fondations caritatives, les sociétés savantes, voire les médias. [Lire gratuitement l'article]
Changer la recherche
pour sauver la recherche
Gérard Karsenty
N°107/Automne 2004
Il n’y a pas de critère objectif pour mesure le succès de l’entreprise scientifique d’un pays. Cela est vrai pour toutes les disciplines scientifiques y compris celle que je connais le mieux, la recherche biomédicale. L’obtention du prix Nobel n’est pas ce critère au-dessus de toute critique, il est extrêmement réducteur et parfois injuste car de très grands chercheurs ayant fait des découvertes de dimension historique ne l’ont jamais obtenu. Néanmoins, le prestige attaché à cette récompense, l’acharnement que chaque pays met à l’obtenir pour ses propres chercheurs et les vagues médiatiques qui se forment à chaque fois en cas de succès suffisent à indiquer qu’il reste un bon, imparfait mais bon, critère d’évaluation de la vigueur de la recherche scientifique d’un pays. [Lire l'article]
Malaise à l'hôpital public
Laurent Boccon-Gibod
N° 107/Automne 2004
Le professeur Laurent Boccon-Gibod dirige un important service hospitalier. Beaucoup de gens, y compris au sein des pouvoirs publics, parlent des hôpitaux sans bien connaître leur fonctionnement et les difficultés qu’ils rencontrent actuellement. Beaucoup aussi parlent de réformes sans nécessairement réfléchir à leur contenu et à leurs conséquences. Il nous a donc paru nécessaire de demander à un praticien son diagnostic pour informer nos lecteurs sur le malaise actuel de l’hôpital public. [Lire l'article]
Donner un nouvel essor
à la recherche française
François Jacob, Philippe Kourilsky, Jean-Marie Lehn, Pierre-Louis Lions
N° 106/Été 2004
Depuis de nombreuses années, Commentaire souligne la gravité de la crise que connaitre la science française, et, à certains égards, toute la science européenne si on la compare à celle des États-Unis. En France, cette crise ne semble due ni à la qualité des hommes, ni à leur formation générale, mais à la mauvaise organisation des universités comme des institutions de recherche, ainsi qu’à des financements insuffisants et mal attribués. Ce sont les parlements et les gouvernements successifs qui sont largement responsables e cette situation, puisque, chez nous, lois, décrets et arrêtés encadrent et déterminent, dans sa totalité, la vie scientifique et universitaire. [Lire gratuitement l'article]
Les savants français d’Amérique
Jean-Laurent Casanova
N°106/Hiver 2003
Dans un précédent numéro de Commentaire (n°104, hiver 2003, p. 845-846), nous avions publié, dans le cadre d’un débat sur le déclin, un bref article intitulé « Pièce au dossier » faisant apparaître, à travers l’évolution de la nationalité des récipiendaires des prix Nobel de sciences, un signe du déclin relatif de la science française. Ce tableau a incité l’auteur de l’article qui suit à reprendre la question de façon plus approfondie pour montrer comment la migration croissante des savants français aux États-Unis témoigne encore du mal que nous dénoncions. [Lire l'article]
Médecine et philosophie
Anne Fagot-Largeault
N°99/Automne 2002
Le Collège de France a créé une chaire de Philosophie des sciences biologiques et médicales. Anne Fagot-Largeault élue sur cette chaire, le 1er mars 2001, a prononcé la leçon inaugurale qui suit. [Lire l'article]
Réformer sans conflit ?
L'exemple de la médecine
Béatrice Majnoni d'Intignano
N° 97/Printemps 2002
Les grèves du début de l'année ont révélé la schizophrénie du monde médical. Alors que depuis vingt ans nos voisins conduisent d'importantes réformes, les Français n'en comprennent ni les justifications ni la logique. On met en avant les généralistes débordés et le montant dérisoire de leur rémunération unitaire. Leur donner vingt euros par consultation quand le premier vétérinaire, plombier ou garagiste dépanneur en demande le double paraît légitime à chacun d'entre nous quand il les appelle au secours. Mais cela ne servira à rien. Le mal est ailleurs. [Lire l'article]
Règles et dilemmes
de la médecine de demain
Claude Sureau
N°63/Automne 1993
Je ne voudrais pas me livrer à un panégyrique de la médecine « classique ». Nous connaissons ses défauts et ses insuffisances. Au premier chef son inefficacité. Pour qui a vu mourir des enfants de méningite tuberculeuse ou de leucémie, des accouchées ou des avortées atteintes de complications infectieuses ou d'hémorragie, des cardiaques par lésions valvulaires d'origine rhumatismale, des fœtus ou des nouveau-nés, enfin, victimes du « traumatisme obstétrical », le monde de la santé aujourd'hui n'a rien de commun avec celui d'hier. Et l'on ne peut que s'en réjouir. Le praticien aussi a changé. [Lire l'article]
Les sciences de la cognition
Jean-Pierre Changeux
N° 52/Hiver 1990
Sous l’égide des ministres de l’Éducation nationale et de la Recherche, une action concertée « Sciences de la cognition » vient d’être créée. Le Centre national de la recherche scientifique lance un programme « Cogniscience » dont l’enjeu, le plus ambitieux qui soit sur le plan intellectuel, consiste à comprendre le cerveau de l’homme et ses compétences. Jean-Pierre Changeux, professeur au Collège de France, nous expose l’importance de la recherche dans ce domaine. [Lire gratuitement l'article]
Sang et vaisseaux, miroirs jumeaux
ou l'aventure de la médecine scientifique
Jacques Caen
N° 51/Automne 1990
Depuis que, grâce à Harvey, on connaît la circulation du sang, et que, grâce à Malpighi, on a, peu après, reconnu anatomiquement le réseau capillaire qui permet de ramener le sang artériel, pulsé du cœur, au réseau veineux où il est oxygéné dans les poumons, on se doute qu'il y a un rapport étroit entre sang et vaisseaux. [Lire l'article]
Les effets de l'intelligence artificielle
Réflexions d'un médecin
Jean-Louis Funck-Brentano
N° 38/Été 1987
Le terme d'intelligence artificielle (IA) porte en soi plus d'ambiguïté qu'il ne révèle la portée d'une nouvelle technique de manipulation des connaissances soumises au rythme prodigieusement rapide du développement de l'ordinateur. Il séduit par les analogies qu'il suggère avec l'intelligence naturelle. Il inquiète pour ce même motif qui laisse supposer qu'un jour la puissance opérationnelle de l'intelligence artificielle puisse se substituer à celle de l'intelligence naturelle et faire perdre à l'homme sa dignité d'être pensant, capable de créer en même temps que d'aimer. Ces fantasmes sont à l'origine de débats aussi passionnés que prématurés. Ils sont surtout le prétexte d'une surprenante occultation des retombées socioculturelles d'une technique appelée à connaître dans la prochaine décennie des développements « dramatiques », au sens constructif qu'a ce qualificatif dans la langue anglaise. [Lire l'article]
Éthique et sciences
François Lurçat
N° 35/Automne 1986
Dans le numéro 31 de Commentaire, François Lurçat avait critiqué la démarche philosophique de Jean-Pierre Changeux dans son livre : L'Homme neuronal. André Lwoff et Henri Korn lui ont répondu dans le numéro 32. François Lurçat leur répond à son tour ci-dessous. [Lire l'article]
L'Homme Neuronal
Réponse à François Lurçat (I)
André Lwoff
N° 32/Hiver 1985
Nous sommes heureux de publier, en réponse à l’article de François Lurçat De l’Homme neuronal aux neurosciences paru dans notre dernier numéro, deux articles qui nous ont été adressés par deux éminents biologistes, tous deux « pasteuriens », André Lwoff, Prix Nobel, membre de notre comité de patronage, et Henri Korn, directeur du Laboratoire de neurobiologie cellulaire de l’INSERM. [Lire l'article]
L'Homme Neuronal
Réponse à François Lurçat (II)
Henri Korn
N° 32/Hiver 1985
Dans son article consacré à l'Homme neuronal de J.-P. Changeux, François Lurçat s'est proposé de récuser « le réductionnisme zoologique et neuronal » qui caractériserait cet ouvrage dans lequel il voit « une entreprise de conquête des sciences de l'homme ». Sous couvert de cet objectif, il y attaque d'abord des hypothèses scientifiques qu'il est libre en effet de contester mais il glisse très rapidement vers une récusation d'ensemble des neurosciences avant de faire appel enfin au politique et au citoyen dont les « deniers » seraient mal utilisés et la liberté menacée par ceux qui, aujourd'hui, consacrent leurs recherches au cerveau. [Lire l'article]
De l'Homme neuronal aux neurosciences
François Lurçat
N° 31/Automne 1985
Sur la partie proprement scientifique du sujet ici traité, à tant d'égards hautement spécialisé, cet article n'ouvre pas de débat ; mais sur certains de ses aspects touchant à des questions philosophiques et morales sensibles à « l'honnête homme », nous souhaitons en revanche qu'un débat s'instaure. [Lire l'article]
Racisme et médecine I et II
Arthur Kriegel
N° 11/Automne 1980 et N° 13/Printemps 1981
La prétention du racisme à un fondement scientifique, biologique, a eu, depuis des décennies, pour corollaire une méfiance des bons esprits, méfiance qui s'est étendue à l'idée de nature elle-même. A la prétention brutale d'expliquer globalement la vie sociale en y projetant les lois biologiques, répond le refus crispé de reconnaître la nature dans le surgissement même de la culture. Le comble de ce « culturalisme » est atteint par ceux des sociologues qui conviennent d'appeler racisme ce que l'homme de la rue entend par là, même si le concept est abusivement étendu à des domaines non biologiques. [Lire les parties -I- et -II-]
Autonomie de la médecine
Lucien Israël
N° 8/Hiver 1979
Il en est, à bien des égards, de la médecine comme de la politique. Toutes deux se proposent de découvrir et d'appliquer des remèdes à des maux frappant un organisme dont le fonctionnement est mal connu et les réactions mal prévisibles. Le corps humain, comme la société, s'est édifié sans nous consulter. A l'inverse des machines que nous concevons, nous n'en détenons pas le plan. Nous ignorons les solutions par lesquelles il surmonte les problèmes de son existence, de sa persistance et de sa cohésion. Dans les deux cas, il faut intervenir promptement en cas de désordre, tenter de contrôler des situations qui peuvent évoluer tragiquement et fonder ces interventions sur un savoir largement empirique, sur des évaluations, des comparaisons, des supputations de données fragmentaires, sur l'intelligence de facteurs trop nombreux pour être tous comptabilisés, sur l'art. [Lire l'article]
La crise de l'autorité professionnelle
Avocats, magistrats, médecins et professeurs
François Bourricaud
N° 7/Automne 1979
Je pars de l'hypothèse que l'autorité professionnelle constitue une des régulations les plus caractéristiques de nos sociétés. Par autorité professionnelle, j'entends celle du médecin, de l'avocat, mais aussi celle de l'éducateur ; et l'on va voir tout de suite pourquoi je lui attribue une si grande place. J'ajoute que si chacune de ces formes d'autorité est différente des autres, elles ont toutes un air de famille. [Lire l'article]
Médecine et journalisme
Jean Pecker
N° 6/Été 1979
La presse, qu'elle soit écrite, parlée ou mise en images, consacre une part non négligeable de ses colonnes ou de ses durées d'émissions à des problèmes médicaux. Son action, au premier abord, s'exerce selon deux axes quelque peu différents : l'information et la vulgarisation. [Lire l'article]
Changement de paradigme en médecine
Arthur Kriegel
N° 3 Automne/1978
En grec, paradigme signifie « modèle » et c'est en ce sens que l'épistémologie moderne utilise ce terme. Dans La Structure des révolutions scientifiques, Thomas Kühn met l'accent sur le caractère discontinu, non cumulatif, non progressif du développement scientifique. L'évolution d'une science ne devrait pas se comparer à l'édification pierre par pierre d'un bâtiment dont les niveaux successifs s'accumuleraient de la base à la superstructure, mais plutôt à l'histoire de ces villes antiques dont les destructions successives fournirent le matériau à des reconstructions nouvelles qui furent autant de réorganisations dont le plan représente pour la science le paradigme nouveau. [Lire l'article]

