Poèmes tirés de Corona et Coronilla
Paul Valéry
N°124/Hiver 2008-2009

En 2008, Bernard de Fallois avait publié un ensemble de poèmes inédits de Valéry intitulé Corona et Coronilla. Poèmes à Jean Voilier. Jean Voilier était Jeanne Loviton, bien connue à la Faculté de droit de Paris et à Science Po, car elle avait hérité de son père une illustre maison de polycopiés « Les Cours de droit », qu’elle dirigeait rue Saint-Jacques. Elle eut une vie agitée, elle épousa l’éditeur belge Denoël qui fut assassiné à la Libération, elle séduisit Giraudoux et fut le dernier amour de Valéry qui lui adressa des poésies et une longue correspondance. Fallois avait choisi pour Commentaire quatre de ces poèmes que l’on trouvera ici. [Lire l'article]
Paul Valéry et l’histoire de Corona
Bernard de Fallois
N°124/Hiver 2008-2009

Fallois nous donna aussi en préface l’essai qu’il ajouta en postface aux poèmes de Valéry. Un essai qui éclaire cette partie inconnue jusque-là de l’œuvre poétique de Valéry. « Il y a les poèmes que l’on admire et il y a les poèmes qu’on aime. Ceux qu’on admire : Malherbe, Vigny, Mallarmé, etc. Ceux qu’on aime : Racine, Nerval, Apollinaire, etc. Valéry faisait jusqu’à présent parti de ceux qu’on admire. » [Lire l'article]
Je suis un petit garçon
qui ne veut pas grandir
Jean-Paul Sartre
N°11/Automne 1980

« Dans un des cahiers que l’École normale supérieure mettait à notre disposition, il y a une soixantaine d’années, j’ai retrouvé, écrit sur le papier jaune, un poème que Jean-Paul Sartre m’avait donné », écrit Raymond Aron. C’est ce poème que l’on va lire, dont on va aussi voir l’écriture et qui était inédit à ce jour. [Lire l'article]
Mémoire sur le paupérisme (I)
Alexis de Tocqueville
N°23 /Automne 1983

Nous sommes heureux de présenter un texte malheureusement tombé dans l'oubli. Il s'agit du Mémoire sur le paupérisme, par Alexis de Tocqueville, avocat à la Cour royale de Paris, associé correspondant de la Société royale académique de Cherbourg. Ce mémoire a été lu devant cette société en 1835. Il ne fut pas repris dans l'édition des œuvres de Tocqueville entreprise par Beaumont et n'avait pas encore été publié dans l'édition des œuvres complètes de A. Jardin et F. Melonio. L'édition de 1835 était introuvable. La première partie, que l'on trouvera ici, s'achève sur une phrase prophétique : « À mesure que le mouvement actuel de la civilisation se continuera, on verra croître les jouissances du plus grand nombre ; la société deviendra plus perfectionnée, plus savante ; l'existence sera plus aisée, plus douce, plus ornée, plus longue ; mais en même temps, sachons le prévoir, le nombre de ceux qui auront besoin de recourir à l'appui de leurs semblables pour recueillir une faible part de tous ces biens, le nombre de ceux-là s'accroîtra sans cesse. » [Lire l'article]
Au temps de Mr. Roosevelt…
Saul Bellow
N°60/Hiver 1992

Allan Bloom avait choisi pour nous cet article de son ami Saul Bellow. Il nous avait en suggéré la traduction française et nous convînmes cet été que la probable élection de Clinton rendait cette publication encore plus opportune. Non point qu'il faille faire la moindre comparaison entre Roosevelt et le nouveau Président, qui diffèrent l'un de l'autre à tant d'égard, mais parce que le lecteur français pourra, par un utile aller et retour dans le temps, réfléchir à cette façon américaine de comprendre la politique et d'espérer en elle. [Lire l'article]
Le nihilisme allemand
Leo Strauss
N°86/Été 1999

« Leo Strauss n'a jamais publié le texte que l'on va lire. L'original anglais paraît simultanément dans la revue Interpretation, éditée par Hilail Gildin. Joseph Cropsey, literary executor de Leo Strauss, nous a donné à publier la traduction d'une conférence prononcée en 1941 à la New School for Social Research, à New York, où Leo Strauss enseignait depuis 1938. Le texte est d'un tel intérêt qu'il est simplement impossible quand on en a pris connaissance de le garder par-devers soi. Il est limpide. Leo Strauss traite du nazisme. C’est en même temps une réflexion profonde sur le mal. Il a été écrit au début de la guerre. Leo Strauss a à l’égard des ennemis de la civilisation, qui sont de surcroît les ennemis particuliers de son peuple, une pensée extraordinairement fraternelle. Il imagine ce qui aurait pu les sauver, c’est-à-dire les persuader et les dompter ; il imagine la grande âme et la grande parole de Churchill atteignant leur oreille et leur âme. Ce texte lumineux a été écrit par un jeune Juif réfugié, sans apparence, sans argent, sans amis, dans la ville immense de l’immense démocratie américaine qui était encore loin d’avoir décidé d’entrer dans la guerre. Pourtant, pas un retour sur soi, pas une plainte, pas une inflexion personnelle, pas une trace d’animosité contre les ennemis de la civilisation et de son peuple ne font trembler son jugement sereinement implacable : le philosophe n’a pas de moi, et c’est pour cela que son humanité est impartiale et complète. Ce texte sans apprêt donne à voir et presque à toucher la force de l’esprit. Un dernier mot. Le premier numéro de Commentaire comprenait le beau texte qu’Allan Bloom avait écrit sur Leo Strauss à la mort de ce dernier. » (Pierre Manent) [Lire l'article]
La politique et le diable
Leslek Kolakowki
N° 41/Printemps 1988

Selon la doctrine chrétienne traditionnelle, le diable est incapable de créer ; parce qu’elle est l’œuvre de Dieu, la création est bonne sans limitation ni restriction aucune ; la nature tout entière, en tant qu’elle émane de Dieu, est bonne par définition ; à l’inverse, la méchanceté, qu’elle soit diabolique ou humaine, est pure négativité. Pour accomplir son œuvre de destruction, le diable est donc contraint d’utiliser le matériau fourni par Dieu et d’en dévoyer l’usage : son activité malfaisante se développe de manière purement parasitaire sur l’excellence de la création. En ce qui concerne l’homme, cette perversion consiste principalement en ceci que le diable tirant naturellement parti de la méchanceté qui est notre lot commun par l’effet du péché originel nous induit à la tentation de considérer comme des biens en soi des biens qui ne sont que relatifs et d’adorer des biens secondaires comme s’ils méritaient le respect dû à Dieu ; ce qui revient à substituer les créatures au Créateur. [Lire l'article]
Le rêve
Winston Churchill
N° 132/Hiver 2010

Pour le soixante-dixième anniversaire de 1940, il fallait rendre hommage à Churchill, qui fut, comme dirait Time Magazine, « l’homme de l’année quarante ». Il existait un texte de lui, jamais traduit en français, émouvant, plein de tact, d’humour, de clairvoyance politique et de sens historique, The Dream. Il date de 1947 ou 1948. Nous connaissions ce texte. Thérèse Delpech aussi, qui s’est offerte pour le traduire. Nous en avons acheté le droit au représentant de l’Estate of Sir Winston Churchill, et nous sommes heureux d’offrir cette version française à nos lecteurs. [Lire l'article]