Le philosophe et le citoyen.
Remarques sur la philosophie d’Alain
Philippe RAYNAUD
n° 175 – automne 2021

Dans l'héritage de la philosophie française du xxe siècle, Alain n'occupe pas une place aussi importante que les penseurs de l'après-guerre ou que ceux de la génération « structuraliste ». Néanmoins, son œuvre n'est pas oubliée, comme en témoignent diverses publications récentes, et comme l'ont montré les controverses qui ont suivi la publication de son journal. Sans être toujours reconnu comme un classique, Alain reste l'objet d'un intérêt soutenu et mérite d'être étudié. P. R. [Lire l’article]
Hayek et les capitalistes
Thierry AIMAR
n° 174 – été 2021

Hayek est-il favorable aux capitalistes ? Drôle de question… Comment le célèbre représentant libéral de la théorie autrichienne, ce farouche défenseur du commerce libre et des prix marchands, pourfendeur de toutes les formes de socialisme, ne pourrait-il pas être du côté des propriétaires des facteurs de production ? Et pourtant ! L'examen attentif et objectif des textes de ce penseur majeur du xxe siècle, à la fois philosophe, juriste, psychologue et économiste (prix Nobel en 1974), devrait nous conduire à une réponse plus subtile qu'on pourrait le croire. T. A. [Lire gratuitement l’article]
Bills of Rights et Déclaration des droits de l’homme.
Tableau comparatif
Georg JELLINEK
n° 125 – printemps 2009

Les États-Unis connaissent un nouveau Président. Il a rappelé son attachement, et celui de son pays, aux droits de l'homme. L'attentat du 11-Septembre avait conduit G. W. Bush et le précédent Congrès à adopter une législation pénale qui s'écartait de la tradition libérale de protection des droits individuels mais déjà la machine judiciaire, grâce à la Cour suprême, tend à effacer les excès de cette poussée de fièvre sécuritaire.
En hommage à ce retour à la doctrine libérale, nous avons décidé de republier le fameux tableau de Georg Jellinek, comparant les dispositions de la Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen avec celles des Bills of Rights américains, adoptés par les différents États qui se fédérèrent pour mener la guerre d'indépendance et la Révolution, événements qui aboutirent à la constitution des États-Unis. [Lire l’article]
La responsabilité des ministres
Benjamin CONSTANT
n° 63 – automne 1993

La récente réforme constitutionnelle nous incite à publier le principal d'un article de Benjamin Constant sur la responsabilité ministérielle paru dans Le Temps du 31 mai 1830. Il fait suite à un article du 30 avril de la même année traitant de la responsabilité des fonctionnaires et autres agents publics. [Lire l’article]
Le problème des nationalités
Élie HALÉVY
n° 57 – printemps 1992

Nous avons souvent souligné dans cette revue l'importance majeure de l'oeuvre et de la personnalité d'Élie Halévy. Après sa mort, en 1937, la Revue de Métaphysique et de Morale, dont il avait été un des fondateurs et qu'il avait dirigée en fait durant la longue maladie de Xavier Léon, publia un bref texte en une double page glissée comme une lettre dans la livraison de la revue. C'était en octobre 1938, après Munich, la guerre s'annonçait, et le texte d'Halévy prenait « une singulière et tragique actualité », témoignant « chez l'historien et le philosophe d'un pénétrant et prophétique sentiment des réalités ». Nos lecteurs verront combien cet exposé lucide conserve de force historique et de pénétration philosophique 72 ans après avoir été prononcé et 54 ans après avoir été publié. [Lire l’article]
Comment les dogmes finissent
Théodore JOUFFROY
n° 27 – automne 1984

Quand un dogme touche à la fin de son règne, on voit naître d'abord une indifférence profonde pour la foi reçue. Cette indifférence n'est point le doute : on continue de croire ; pas même une disposition à douter ; on ne s'est point encore avisé que le doute fût possible ; mais c'est le propre d'une croyance qui n'a plus de vie et qui ne subsiste que par la coutume. Dans les temps éloignés où le dogme prit naissance, on l'adopta parce qu'il parut vrai ; on croyait alors et on savait pourquoi : la foi était vivante. [Lire l’article]
Vers le troisième parti
Benjamin CONSTANT
n° 20 – hiver 1982

C'est donc vers le troisième parti, si l'on peut appeler parti l'immense majorité des Français, et la totalité des Français raisonnables, c'est vers le troisième parti qu'il faut tourner nos regards. C'est là qu'il faut chercher les organes de nos vœux, les appuis de nos droits. Mais où sont-ils, me dira-t-on, ces hommes auxquels j'attribue l'honneur exclusif de l'indépendance ? La désignation que j'emploie est-elle moins vague que celles que j'ai rejetées en commençant cet écrit ? À quelles marques certaines, à quels signes infaillibles reconnaîtra-t-on ces indépendants que je recommande ? B. C. [Lire l’article]
Renan, l’État et les « passions françaises »
Laudyce RÉTAT
n° 13 – printemps 1981

À travers le paradoxe d'un à-rebours temporel, Renan, dans ses études de 1877 sur le xive siècle politique et religieux, formule et actualise, par la rétrospection même, son interrogation du monde contemporain. En plongeant dans le Moyen Âge pour y observer la naissance de l'État moderne, il tente de saisir la source de la source, l'annonce, sinon la figure, de la Révolution. L. R. [Lire l’article]
La Révolution française
ne vous frappe-t-elle pas d’étonnement ?
Ils ont le pouvoir, mais auront-ils assez de modération pour se donner une bonne constitution ?
Edward GIBBON
n° 6 – été 1979

Gibbon pose cette double question en écrivant à Lord Sheffield, en août 1789. D'abord avec curiosité, puis avec fureur, parfois avec admiration, Gibbon observera de Lausanne le cours de la Révolution. Ses réflexions, écrites vivement, au fil des jours et de ses correspondances, ont été publiées en Angleterre un an après sa mort, en 1795, puis très vite traduites en France. Nous empruntons aux mémoires de Gibbon ces Considérations sur la Révolution française. Nos lecteurs y découvriront le témoignage d'un libéral du xviiie siècle luttant contre les maux opposés du despotisme et de la démocratie, cheminant de l'espoir à l'inquiétude, puis à l'indignation, au fur et à mesure des événements qui se déroulent du 14 juillet 1789 au 21 janvier 1793. J.-C. C. [Lire gratuitement l’article]