Au sommaire du numéro 170

La lettre du vendredi 5 juin 2020

Le numéro d'été de Commentaire, n°170, sera disponible pour nos abonnés qui le recevront, pour nos lecteurs qui l’achèteront en librairie ou en kiosque, pour ceux qui le consulteront sur notre site à partir du 11 juin. Cette lettre vous en livre le sommaire en exclusivité.

Pour  préparer cette livraison nous avons traversé, comme vous, une période difficile. Nos bureaux sont restés fermés et nous étions dispersés. Il fallait tenir et publier le numéro à la date prévue sous ses formes en papier et en numérique. Nous y sommes parvenus. Voici donc un aperçu des deux premiers articles et l’intégralité du sommaire.

Trois ans après

Philippe Raynaud

Au moment où j’écris (20 mai 2020), le thème général des commentaires est que, comme après chaque crise, « rien ne saurait plus être comme avant » parce qu’il faudra repenser l’économie, les relations sociales, le rapport à la nature, les mœurs et même les manières. Mais cet appel général à la refondation s’accompagne curieusement d’une surprenante stabilité des convictions, qui est d’autant plus forte qu’on demande des changements plus radicaux. La gauche sociale pense que la crise a confirmé la nécessité de défendre et d’étendre l’État-providence et le service public à la française, quand elle ne se félicite pas de la fin programmée de l’« austérité », les écologistes veulent accélérer la lutte contre le changement climatique pour préparer les prochaines crises sanitaires et on ne compte pas les discours enflammés contre la mondialisation. Comme le débat public n’est par ailleurs nullement apaisé par les appels du Président à l’union nationale dans la « guerre » contre le virus, il me semble qu’on peut considérer que les lignes de partage de la politique vont pour l’essentiel rester les mêmes jusqu’à l’élection présidentielle, qui ne se jouera pas seulement sur la sortie de crise ou sur la manière dont le gouvernement aura agi pendant l’épidémie. Je proposerai une analyse et un premier bilan de l’action du président Macron sur la période qui va de son élection jusqu’au début du confinement et qui couvre à peu près les trois cinquièmes de son mandat.

 

Les conséquences économiques du Covid-19

Philippe Trainar

La pandémie devrait, dans un premier temps, nous affecter moins par ses conséquences létales que par les conséquences des moyens mis en oeuvre pour la combattre. Il faut être conscient qu’elle est plus dangereuse que nous ne l’avons pensé initialement, parce qu’elle est non maîtrisée et qu’elle laisse planer beaucoup d’incertitudes sur notre futur. Quelle qu’en soit l’issue, nous devrons rapidement relever ses défis les plus déstabilisants. Dans les grandes pandémies du passé, les États se sont moins distingués par leur capacité, souvent inexistante, à contrôler la pandémie que par leur capacité à en maîtriser les conséquences économiques et à s’adapter pour en minimiser les coûts. On peut donc anticiper que ceux qui ne sauront pas relever ces défis et qui rechigneront à s’adapter, et à le faire vite, seront profondément déstabilisés et ne se sortiront pas de la crise sans grands dommages.

SOMMAIRE 

FRANCE

Philippe RAYNAUD, Trois ans après

Philippe TRAINAR, Les conséquences économiques du Covid-19

Nicolas BAVEREZ, Les libertés au temps du coronavirus

Henri WEBER, La France reste-t-elle la patrie de la lutte des classes ?

Denys de BÉCHILLON, La Ve République résisterait-elle au populisme ?

Pierre MARTIN, Les municipales de mars 2020. Un mauvais tour ?

Bernard POIGNANT, François Hollande en quelques dates

Jean-Louis BOURLANGES, Patrick Devedjian (1944-2020)

 

HISTOIRE

Yves RENOUARD, La peste noire de 1348-1350. L’événement le plus important du xivsiècle

Marc FUMAROLI, Léonard de Vinci, prophète ou ancêtre ?

Laurent THEIS, Un moment protestant ? Les débuts de la IIIe République

Jean-Claude CASANOVA, Pomaret ou les bonheurs de la bibliophilie

Charles POMARET, Souvenirs de la IIIe République (I)

 

SOCIÉTÉ

Christopher CALDWELL, Diversité (I)

Jean-Éric SCHOETTL, De Balance ton porc au « juridiquement correct »

André PERRIN, Retour sur l’affaire Polanski en cinq questions

Alexandre MOATTI, La sortie de but du rapport Thiriez

 

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CHRONIQUES

SANS COMMENTAIRE : avec la collaboration involontaire de Giorgio Agamben, du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, de Bruno Latour et de Ségolène Royal

Viktor EROFEEV, Et Dieu mettra un nouveau masque stérile…

Gil DELANNOI, Le coronavirus n’est pas sans papiers

Guy BERGER, Lectures pour temps d’épidémies

Béatrice MAJNONI d’INTIGNANO, L’art des bulles ?

 

REVUE DE PRESSE

Jean-Louis BOURLANGES, Refuser la tentation du cloître éternel

Éric LE BOUCHER, Coronavirus et populisme

Jean-Claude CASANOVA, La gratitude, la peine et le souci

Jonathan V. LAST, Donald Trump a ignoré toutes les mises en garde

Harvey V. FINEBERG, Dix semaines pour écraser la courbe

NEW YORK TIMES EDITORIAL BOARD, Telles qu’elles sont, les primaires sont idiotes

Frédéric BOZO et Olivier COSTA, Les Gilets jaunes et l’Université

Patrick DEVEDJIAN, S’opposer à la Turquie pour soutenir l’Europe

 

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LES IDÉES ET LES LIVRES

Philippe de LARA, « Nous pouvons perdre l’Ukraine »

Pierre RIGOULOT, Le fou d’amour et le prix Nobel

 

CRITIQUE

Christophe MERCIER, Le Grand Meaulnes en Pléiade

Thierry LAGET, Proust serrurier

Rémi BRAGUE, Étienne Gilson, un géant de la pensée française

Daniel J. MAHONEY, Lire et bien comprendre Aron

Alexandre GRANDAZZI, « Retournons à l’Antique, ce sera un progrès »

Michel DUCLOS, Passeport diplomatique

Antoine JEANCOURT-GALIGNANI, Un étroit corridor

Patrick GUILLAUMONT, Évaluer le soutien aux pays les moins avancés

Jacqueline DAUXOIS, Les soldats de Napoléon au Brésil

 

LIVRES CHOISIS

 

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CITATIONS

Ibn Khaldoun, Il faut choisir…

Léon Blum, Une objection impuissante à taire

Daniel Defoe, Le travail et, partant, le pain des pauvres furent supprimés

Benjamin Constant, La différence entre monarque et président élu

Simone Weil, Notre besoin le plus vital

Benjamin Constant, Il n'y a que deux systèmes

Maurice Barrès, Ils préféraient Deschanel à Clemenceau…

Mirabeau, Opinion et popularité

Sainte-Beuve, Soyons de ceux-là

Bossuet, Des fautes et des erreurs en politique

Robert Musil, Il faut compter sur les qualités

Henri Michaux, Pourquoi rester dans un pays pareil ?

Ernest Renan, Toutes les libertés exigent des restrictions

George Orwell, La manière de détruire un peuple

Jacques Chardonne, Contre Malraux

Marcel Aymé, Vous êtes rentrés dans un arbre à 130 kilomètres à l’heure

Montaigne, Naître en un siècle dépravé

 

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En attendant le nouveau numéro, (re)lisez en accés direct des extraits de la critique des idées et des livres du précédent numéro :

Volvo

Nicola Gardini

Nous parlons tous latin sans le savoir. Les mots que nous prononçons chaque jour, ceux que nous entendons, voire même que nous utilisons dans notre correspondance électronique proviennent pour l'essentiel du trésor constitué il y a plus de deux millénaires par nos ancêtres les Romains, puis enrichi et préservé d'âge en âge jusqu'aux Temps modernes.Le latin est la langue à laquelle, pour citer Valéry, « nous devons ce qu'il y a de plus solide et de plus digne dans les monuments de la nôtre ». Elle constitue le fondement de notre identité. Elle a formé nos idées ; elle a servi à l'expression de nos sentiments ; elle a façonné l'esprit de nos institutions.Cette langue, qui plonge ses racines dans la nuit des temps, continue à vivre, à se développer, à inspirer nombre de créations verbales contemporaines, le latin c'est aussi la langue du futur. Audacieux paradoxe, dira-t-on ? Nicola Gardini en fait la démonstration savante et lumineuse dans son dernier ouvrage, Les Dix mots latins qui racontent notre histoire, paru aux Éditions de Fallois. Nous remercions l'auteur et l'éditeur de nous autoriser à reproduire les pages qu'on va lire. [Lire gratuitement l'article]

 

Introduction aux Essais d'Ernst Jünger

Nicola Gardini

Julien Hervier publie au Livre de Poche un recueil des essais d'Ernst Jünger. Il a bien voulu offrir à nos lecteurs un extrait de sa préface qui les éclairera sur cette partie de l'œuvre de celui qui est, sans doute avec Thomas Mann, l'un des plus grands écrivains allemands du xxe siècle. [Lire gratuitement l'article]

 

Relire et redécouvrir George Sand

Christophe Mercier

George Sand a été une des figures les plus marquantes de la littérature romantique, et, sous ses multiples avatars, une des figures essentielles de la littérature française au xixe siècle.
Pionnière du féminisme, elle était beaucoup traduite, et on peut supposer que sa cadette Mary Ann Evans, une féministe d'outre-Manche, de mœurs aussi libres, et qui, littérairement, intellectuellement, politiquement, eut un parcours assez similaire, pensa à elle lorsqu'elle choisit le pseudonyme de George Eliot (mais on ne pourra jamais l'affirmer, pas plus qu'on ne saura jamais si c'est en hommage à Dylan Thomas que Robert Zimmerman se réinventa en Bob Dylan).
Et puis, curieusement, au xxe siècle, sa réputation sembla s'effondrer. De sa soixantaine de romans ne subsistaient plus, dans la mémoire collective, qu'Indiana et Lélia (et encore peut-on supposer qu'ils étaient plus souvent cités comme des jalons dans l'histoire littéraire que véritablement lus), Elle et Lui, pour le parfum sulfureux de la version romanesque de sa liaison avec Musset, et surtout les romans que le fameux Lagarde et Michard, qui a formé des générations de lycéens, appelait dans les années 1970 du siècle passé, les « romans champêtres », les seuls dont ils (André Lagarde et Laurent Michard) daignaient donner quelques brefs extraits : avant tout La Mare au Diable et La Petite Fadette, avec un accessit à François le Champi et Les Maîtres Sonneurs. [Lire gratuitement l'article]

 

La jeune femme de la gare de Zurich en 1917…

Yves Hamant

Une jeune femme court le long du quai. Le train s'est déjà ébranlé. Lénine lui prend les bras à travers la fenêtre : « Nous allons ouvrir les prisons »…
Moscou, un peu plus d'un demi-siècle plus tard. Une Française, Jeanne Guillaume, fraîchement débarquée dans la capitale de l'URSS comme secrétaire de l'ambassadeur du Luxembourg, se retrouve au milieu d'une douzaine de personnes dans l'appartement d'une artiste peintre chez qui les intellectuels moscovites aiment se réunir. Tout le monde se connaît, aucune présentation. Inutile de faire remarquer la présence d'une étrangère. Surtout dans l'atmosphère pesante qui règne parmi l'intelligentsia après l'écrasement du Printemps de Prague par les tanks soviétiques. Elle doit se faire discrète. Elle dévisage les hôtes. Elle s'arrête sur une vieille dame, toute frêle, toute menue, de petite taille, mais dont la fragilité apparente contraste avec le regard perçant et volontaire sous lequel transparaît une personnalité d'une force exceptionnelle. Les deux femmes se jaugent et, aussitôt, une complicité muette s'établit entre elles. Elles prennent congé ensemble. Sur le palier, elles font connaissance. Une amitié indéfectible se noue. [Lire gratuitement l'article]

 

La scandaleuse inutilité de l'éolien terrestre

Patrice Cahart

Fabien Bouglé est, au meilleur sens du terme, un croisé de la lutte antiéolienne. Sans cesse, sa devise retentit dans les pages d'Internet : « On ne lâche rien. » Son récent livre, à la fois bien documenté et très accessible, rassemble quantité d'informations utiles sur le sujet.
L'inutilité de l'éolien terrestre apparaît en pleine lumière. Sa production est trop intermittente, au moins dans le cas de la France, pour lui permettre de remplacer vraiment, comme le voudraient ses partisans, les énergies fossiles et le nucléaire. Ce phénomène nous oblige au contraire, par compensation, à recourir de manière accrue au gaz, combustible polluant et dépendant du bon vouloir de la Russie. Au lieu de réduire les émissions de CO2, on va les accroître. [Lire gratuitement l'article]

 

Macronisme, polarisation sociale
et polarisation politique

Vincent Feré

En 2015, Jérôme Sainte-Marie publiait Le Nouvel Ordre démocratique, essai dans lequel il analysait la substitution au clivage gauche/droite traditionnel d'un nouvel affrontement opposant au pôle identitaire un pôle libéral. Les scrutins de 2017, avec l'effondrement des deux partis de gouvernement du vieux monde bipolaire, le PS et LR, la victoire du candidat Macron sur le Rassemblement national, ont montré la justesse de son diagnostic.
Avec Bloc contre bloc, le politologue se propose d'analyser à mi-mandat la conséquence singulière, à la fois sociologique et politique, de la présidence Macron : la polarisation croissante de la société autour de deux blocs, l'élitaire et le populaire, le premier s'identifiant de plus en plus exclusivement au macronisme et le second au Rassemblement national. Conséquence singulière et paradoxale car, si Macron a bâti son mouvement et sa candidature comme rempart contre un unique adversaire, Marine Le Pen, rien ne prouve qu'en 2022 la même stratégie produira les mêmes effets : le bloc populaire pourrait prendre sa revanche sur le bloc élitaire. [Lire gratuitement l'article]

 

Penser les droits de l'homme au xixe siècle

Jérôme Couillerot

On pensait l'histoire juridique des droits de l'homme parfaitement documentée ; on s'est trompé. Un pan entier de ce que les juristes d'avant Duguit nommaient les « droits individuels » avait échappé à une étude génétique et généalogique approfondie. Le xixe siècle n'est pas, apprend-on par Tristan Pouthier, une période mineure (car transitoire) dans l'élaboration de la notion : la connaissance de ce qui s'y est joué conditionne la compréhension intime de la pensée de grands publicistes, de Rossi à Hauriou. Un tel enjeu méritait donc une enquête. Ce sont les résultats de celle-ci que nous livre l'auteur de Au fondement des droits, dans un ouvrage qui, tiré d'une thèse de doctorat, a été remanié pour l'occasion, et augmenté d'une préface de Lucien Jaume comme d'une postface de Denis Baranger. Ce double compagnonnage témoigne d'ailleurs de la transversalité d'un thème qui se situe au point de contact de la philosophie et du droit. L'auteur se propose en effet, sur près de 550 pages et grâce à une patiente restitution de l'histoire de la doctrine juridique et de son enseignement au XIXe, de déterminer les liens qui unissent le « droit naturel » des philosophes éclectiques à la conception des « droits individuels » qui domine à la même période dans les universités françaises. [Lire gratuitement l'article]

 

Actualité de Rawls

Michel Forsé

Dans le domaine de la philosophie politique ou morale, les recherches de John Rawls (1921-2002) ont marqué un tournant majeur et suscité un nombre impressionnant de livres ou d'articles à travers le monde. Apportant sa pierre à l'édifice, Catherine Audard vient en spécialiste de publier chez Grasset une présentation de l'œuvre de Rawls.
Le sous-titre de son ouvrage donne le fil directeur de ce qu'elle a souhaité faire et en constitue l'originalité par rapport aux autres présentations de la pensée de Rawls. Son livre poursuit néanmoins une triple ambition. C'est tout d'abord une introduction, pas trop technique mais très complète, à la philosophie de Rawls. C'est aussi de manière assez systématique une étude de l'évolution de la pensée de cet auteur. Il s'agit en fin de montrer toute l'actualité de sa théorie de la justice pour comprendre les principes fondateurs de la démocratie et pour répondre aux défis contemporains du « vivre ensemble ». Comment penser la justice sociale dans des sociétés pluralistes où s'affrontent des visions du monde ? [Lire gratuitement l'article]

 

Salut les copains… !

Jacques Bille

Le grand public mesure mal l'extraordinaire proximité qui s'est établie entre la classe politique et les médias. Elle est pourtant devenue un des traits de notre vie publique. Le livre de Catherine Nay en est un exemple éclatant.
Les politiques ont besoin des journalistes pour assurer leur notoriété et, si possible, leur popularité. Les journalistes ont besoin des politiques pour disposer d'informations. Les politiques aiment à montrer leur « côté humain » et se prêtent volontiers à la transparence et à la confidence. Les journalistes, curieux et flattés, sont ravis d'en savoir plus. [Lire gratuitement l'article]

 

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