Dans le monde de l’édition et des revues, tous connaissaient Vladimir Dimitrijevic. En politique, nous savions le rôle que L’Âge d’Homme, la maison qu’il avait fondée, avait joué pour la connaissance du monde slave, de la Russie et de l’Europe orientale pendant la longue période où ces pays furent opprimés avec leurs peuples. Dimitrijevic, voyageur incessant entre Lausanne, Belgrade et Paris, vient de disparaître dans un brutal accident. En premier hommage à sa mémoire, Roberto Calasso nous a autorisés à publier le discours qu’il avait tenu à Lausanne en 1986, à l’occasion du vingtième anniversaire de L’Âge d’Homme. Ce texte illustre le combat héroïque et passionné que Dimitrijevic a mené au service des écrivains, des livres et de la liberté. COMMENTAIRE
J'ai connu Vladimir Dimitrijevic, il y a à peu près quinze ans, à la foire de Francfort. Or, nous lisons tous périodiquement des condamnations féroces de ce lieu et de cette manifestation, qui serait l'exemple le plus redoutable de la confusion des langues et de la soumission de...