Nous sommes heureux de publier dans ce numéro deux articles sur la Tunisie qui est certainement le pays du Maghreb dont la France se sent aujourd'hui la plus proche en raison du passé et en raison de l'évolution institutionnelle qu'elle connaît. Le premier de ces articles concerne justement cette évolution depuis 2011. Le second article porte sur une période difficile et parfois douloureuse des rapports entre la France et la Tunisie, celle au cours de laquelle se sont opposés avant de se réconcilier le fondateur de la Tunisie moderne, Habib Bourguiba, et le fondateur de la Ve République, Charles de Gaulle. COMMENTAIRE Le 14 janvier 2011, les Tunisiens ont chassé le Président Ben Ali au pouvoir depuis 1987. Ce faisant, ils ont donné le signal de départ de ce que l'on a trop vite appelé le Printemps arabe. Cependant, année après année et malgré les soubresauts, cette démocratie en construction démontre la possibilité d'un Printemps tunisien, d'un avenir ancré dans les valeurs universelles, un trait d'union – au cœur de la Méditerranée – entre l'Europe, l'Afrique et le monde arabe.
Le début17 décembre 2010 : immolation de Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant pratiquant la vente sauvage, que les autorités ont empêché d'exercer son activité. S'ensuivirent quatre semaines de manifestations contre le chômage et pour la dignité. Ces mouvements faisaient écho aux protestations dans le bassin minier de Gafsa en 2008...