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Supprimer l'ENA ? Est-ce la vraie question ?

Patrick Thourot

N° 174 Été 2021

Article


Le président de la République, pourtant jeune inspecteur des Finances et ancien élève de l'École nationale d'Administration, a décidé de supprimer celle-ci, ainsi, semble-t-il que les « corps » d'Inspection générale, ou au moins celui des Finances.Cette victoire emblématique de la France populiste sur les « élites », mais aussi des sociologues disciples de Bourdieu et chantres de la condamnation de « l'inégalité des chances », sur les « grandes écoles », hauts lieux de la reproduction des élites bourgeoises, est malheureusement passée presque inaperçue. Le « buzz » médiatique a été modeste, tant il est clair pour tous que la société française est aux prises avec des problèmes bien plus cruciaux que le sort d'une centaine de nouveaux hauts fonctionnaires chaque année : immigration, terrorisme, insécurité, « woke » et décolonisation dans l'Université, effondrement des finances publiques et niveau difficilement soutenable de la dette publique sans même parler des vagues successives de la pandémie.Néanmoins, à l'occasion de ce probable tournant dans la gestion de la fonction publique, il n'est pas inutile de considérer la mort de l'ENA sans trop de passion, mais en se souciant de l'avenir. Quoi qu'en pensent les Gilets jaunes, il s'agit de l'encadrement d'environ 6,5 millions d'agents publics. Ce qui, par ailleurs, sera probablement le problème des prochaines années pour un gouvernement qui devra réparer l'appareil d'État, sous des contraintes de finances publiques sans précédent.

P. T.

Deux faiblesses et une erreurL'ENA est morte de deux faiblesses génétiques et d'une erreur historique qui justifient son acte de décès. Certes, on espère tous qu'elle n'est pas morte d'une faiblesse politique du Président, cédant aux Gilets jaunes réclamant la punition des élites coupables de...

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