Au lendemain d'une campagne électorale où il a été beaucoup question du redressement des comptes publics et du comportement des banques, que faut-il faire pour remettre en ordre nos finances afin qu'elles ne pèsent plus sur l'économie réelle mais qu'elles soient à son service ? Pour répondre à cette question, il faut d'abord revenir en arrière afin de comprendre la nature des liens qu'entretiennent la crise des dettes souveraines et la crise des institutions financières.Sidérés par la paralysie de leur système financier, après la faillite de Lehman Brothers, et confrontés à une récession économique, les Occidentaux ont retenu leur souffle en 2009 dans l'attente des effets des interventions publiques coordonnées des gouvernements et des banques centrales. L'année 2010 fut d'abord celle du soulagement avec le retour de la confiance et de la croissance. Mais depuis deux ans nous vivons en zone euro au rythme des crises de dettes souveraines et des inquiétudes renouvelées sur le secteur bancaire. Nombre de voix s'élèvent pour critiquer l'excès d'austérité dans la remise en ordre de nos finances publiques et l'insuffisante rigueur vis-à-vis des banques.Les nouveaux responsables politiques en France vont devoir prendre rapidement la mesure des vrais enjeux. Pour « reprendre le contrôle de la finance », comme dit François Hollande, il faut d'abord réformer nos finances publiques et privées. En la matière, solutions de facilité et mesures démagogiques nous mèneraient rapidement dans une impasse. Nous devons nous appuyer sur la discipline que nous imposent les bénéfices de l'appartenance à la zone euro et préserver les capacités de notre industrie financière tout en la régulant à bon escient. Afin de retrouver le chemin de la croissance et éviter la relégation qui est la vraie menace, il nous faut réformer nos finances sérieusement pour accompagner la priorité qui doit être de restaurer notre compétitivité. A. L.
La crise des dettes souveraines La crise financière de 2008 a été d'une rare intensité : elle a affecté simultanément presque tous les pays occidentaux dans lesquels les banques ont dû être a minima recapitalisées, souvent all...