L'objet de cet article n'est pas de porter un jugement sur les politiques monétaires actuelles d'« aisance quantitative » (quantitative easing : QE).Il s'agit seulement de soulever quelques interrogations ou d'expliciter certains doutes.Je centrerai mon propos sur trois questions : des taux d'intérêt nuls, ou négatifs, sont-ils de nature à affecter la stabilité financière ? La création massive de liquidités par les banques centrales peut-elle comporter des risques fondamentaux ? La politique monétaire actuelle – telle qu'elle est menée par les grands centres financiers du monde – est-elle compatible avec l'objectif de renforcer le système monétaire international ?
Les taux d'intérêt zéroLorsque les banques centrales atteignent le point 0 de leurs taux directeurs alors que les capacités de production sont loin d'être utilisées à plein et que les attentes inflationnistes ont disparu ou ont fait place à des pronostics déflationnistes, il est couramment admis aujourd'hui...