Le rachat massif de la dette publique par les banques centrales (quantitative easing) pour relancer l'économie et éviter la faillite de certains États ramène l'attention des économistes sur quelques dilemmes oubliés de la politique monétaire. C'est l'occasion de revisiter l'épisode inaugural et traumatique de la banqueroute de Law, il y a bientôt trois siècles. Sans exagérer les troublantes « concordances des temps » entre les deux épisodes, on tirera un profit certain à méditer les enseignements économiques du génial créateur d'une monnaie totalement déconnectée du métal précieux.Cet article dresse les thèses développées sur ce sujet dans l'essai John Law, le magicien de la dette (préface de Michel Pébereau), paru cet automne aux Éditions Nouveau Monde.
Law revisitéAu moment même où il s'affaiblissait, l'Ancien Régime a produit quelques-uns des plus grands réformateurs de l'État de notre histoire. On connaît Vauban, Turgot et Necker, pour s'en tenir aux grands promoteurs des réformes économiques et fiscales. Les spécialistes ajouteront les noms de Machault...