La science et la technique peuvent être critiquées, et doivent l’être, notamment sous les aspects de destruction de l’environnement, de perte de liens entre l’homme et la nature ou entre humains eux-mêmes (liens de convivialité, pour reprendre le terme d’Ivan Illich), de sujétion toujours croissante à la consommation. Cette critique a été portée de longue date, depuis Rousseau jusqu’à certains philosophes du XXe siècle à redécouvrir, comme Illich donc, Jacques Ellul, Bernard Charbonneau – sans oublier des écrivains comme Georges Bernanos ou René Barjavel. On assiste cependant, en France notamment, à l’essor médiatique d’une critique de la technique fondée sur des ouvrages ayant la particularité d’être à la fois académiques et militants – un exemple en est la critique de l’Internet qui se développe depuis quelques années.
Depuis l’affaire Snowden (2013), qui a mis au grand jour une utilisation intensive de nos données personnelles, et depuis que la stratégie des géants américains de l’Internet est mieux comprise dans toute son ampleur, on doit évidemment...