La démagogie naît de la démocratie et peut la corrompre, si la sagesse politique ne l’emporte pas. Évidence que rappelle l’un des plus grands éditorialistes américains, David Brooks, consterné par les succès de Donald Trump. Évidence aussi pour les démocraties européennes qui ne sont pas en meilleur état. Cette grande vague démagogique tient-elle à une réaction aux effets du libre échange et de l’immigration ou à une usure des dirigeants politiques incapables de conserver la confiance de leurs concitoyens ? Sans doute à la combinaison de ces deux phénomènes. Raison de plus pour rappeler d’autres évidences. Par exemple, que la construction européenne reste nécessaire et souhaitable, quoiqu’en disent Jean-Luc Mélenchon et Florian Philippot, lunatiques de la politique française. Jacques Julliard explique pourquoi, après ce troisième choc, celui justement du libre échange, de l’immigration et de l’islamisme, il faut persévérer. Pour saluer cet article, on pourrait reprendre la formule d’Anatole France au moment de l’affaire Dreyfus : « Nous aurons raison, parce que nous avons raison. » Les fanatiques de l’islamisme ont détruit à Palmyre des vestiges de notre civilisation. C’est un crime. Une résolution du Conseil de sécurité condamne ces sortes de crimes. La cour pénale internationale peut en poursuivre les auteurs. C’est à cette action qu’invite Michel Duclos dans un article du Financial Times. De Rome, Giuliano Ferrara s’inquiète des initiatives politiques du Pape François. Dans un article nuancé il se demande si le Saint-Père ne céderait pas davantage aux préjugés communs des Argentins, auteurs et victimes d’un siècle de démagogie, qu’au discernement jésuite. Comme l’a écrit Montesquieu, et comme l’a réaffirmé à sa suite Royer-Collard, la loi électorale est la loi principale des démocraties. Michel Balinski et Rida Laraki expliquent pourquoi l’élection du président de la République à la pluralité des voix (le scrutin majoritaire) est bien moins satisfaisante, bien moins représentative que ne serait cette élection si elle obéissait à une autre règle, celle qui obligerait les électeurs à exprimer leurs avis sur tous les candidats et qui additionnerait ces avis pour désigner celui que les Français aimeraient porter à l’Élysée. De grands mathématiciens ont expliqué autrefois pourquoi le classement ordinal est préférable à la sélection par la majorité, avant tout parce qu’il permet à chacun de peser par un avis nuancé. Les sceptiques douteront qu’on puisse adopter une telle réforme. Mais elle mérite qu’on y réfléchisse et cette réflexion contribuera à nous éclairer sur les limites de notre système politique. Jean-Pierre Le Goff, qui publie un livre important : Malaise dans la démocratie (Stock), se demande ce que signifie être de gauche aujourd’hui en France. Il en discute avec Roger Martelli, auteur de L’identité, c'est la guerre (Les liens qui libèrent). C’est, en effet, une question qui mérite des éclaircissements. SERGE LANÇON
Quelques minutes après l’annonce que le site de Palmyre, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, avait été libéré des extrémistes islamistes de Daech, l’UNESCO était assaillie d’appels télé...