Le Comité national des universités (CNU) est l'héritier lointain du Comité consultatif de l'enseignement public que Jules Simon créa le 25 mars 1873 pour le consulter sur les questions « relatives à l'avancement des membres du corps enseignant ». Le décret du 11 mai 1880 le réforma et le rendit compétent sur « les augmentations de traitement », et ainsi de suite jusqu'à nos jours. Quand on sépara les ordres d'enseignement, il devint le Comité consultatif des universités (CCU), puis l'actuel CNU fit son apparition. Tout cela après un nombre considérable de décrets de plus en plus mal rédigés. Il suffit pour se convaincre de l'affaissement de la capacité réglementaire de parcourir les textes concernant l'enseignement supérieur de 1789 à 1950, collationnés d'abord par Arthur de Beauchamp puis par Joseph Delpech, et de comparer les textes anciens à ceux qui figurent dans l'actuel Code de l'éducation !Ce comité est en majorité composé de professeurs et de maîtres de conférences élus par leurs pairs dans les différentes disciplines. Il gère leurs carrières et, pour les disciplines autres que le droit et la médecine, leur recrutement, puisque professeurs et maîtres de conférences constituent en France deux corps nationaux. Corps de plus en plus nombreux, de moins en moins considérés, et de moins en moins bien rémunérés.Fabrice Bouthillon dit tout le mal qu'il pense de ce Comité. Son article froissera peut-être quelques universitaires encore dévoués à l'institution. Mais nul ne pourra nier que, comme les universités françaises, ce Comité traverse une crise profonde. Notamment par son mode d'élection. On a, en effet, décidé un jour que ses membres seraient élus au scrutin de listes bloquées. Ceux qui ont rédigé ce texte ont agi par crainte d'un syndicat, longtemps aux mains du Parti communiste ou de ses affidés. Et aussi par sottise, car des élections d'hommes de science dévoués à leur discipline ne peuvent se dérouler que par des scrutins individuels ou chacun pèse les mérites de chacun. Nous espérons que l'article vigoureux qui va suivre suscitera d'utiles débats et, un jour, les réformes nécessaires. COMMENTAIRE
À Philippe Salvadori.« Je jugeai le mal sans remède, mais susceptible de palliatifs par ma présence dans le Conseil. »(Fouché, Mémoires, Imprimerie nationale, 1992, p. 467).Le professeur Yves Rocard a dit un jour qu'il y a trois âges dans une vie de chercheur : le premier pour apprendre, le...