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Les manuels d'histoire en Russie depuis Nicolas Ier

Georges Nivat

N° 173 Printemps 2021

Article


Les Sites de la mémoire russe est un livre dont l'architecte est Georges Nivat, professeur à l'université de Genève. Inspiré par les Lieux de mémoire de Pierre Nora, l'ouvrage, dans un premier tome paru en chez Fayard en 2007, embrassait la géographie de la mémoire russe. Le second tome, Histoire et mythes de la mémoire russe, de 880 pages, paru en 2019 apporte des portraits des grands historiens, raconte les Chroniques médiévales, les mémoires picturales et musicales du xixe siècle, les grands mythes politiques – celui Pierre Ier, le Mausolée de Lénine, les destins tragiques des Réformateurs, les mythes de la gloire guerrière (Poltava, Plevna, la Grande Guerre patriotique). Un chapitre est consacré aux pertes de mémoire, la terrifiante amnésie qui frappa la Russie stalinienne, mais aussi l'hypermnésie présente tout au long de l'histoire russe moderne. L'« histoire enrôlée » du xxe siècle comporte de grands mythes comme celui du « 7 novembre », ou de la « Rencontre sur l'Elbe ». Comme si tabula rasa et mythification se partageaient la mémoire russe. Georges Nivat, qui a dirigé cet ouvrage et qui en est l'un des principaux auteurs, a bien voulu, avec son éditeur, offrir à nos lecteurs en bonnes feuilles son étude des manuels scolaires d'histoire en Russie depuis Nicolas Ier jusqu'à nos jours. On verra combien elle est éclairante sur l'histoire russe, mais surtout sur l'idée que ceux qui dirigent la Russie se font de cette histoire, de la façon dont on doit l'imaginer, l'enseigner et la propager.

COMMENTAIRE

Les premiers manuels Les petits enfants moujiks apprenaient à lire avec les psaumes, c'est fini depuis longtemps, le manuel scolaire a remplacé le psautier. Ou plutôt les manuels scolaires. Les tout premiers manuels d'histoire pour les tout-petits sont apparus en Russie en 1834, le...

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