Au terme d'une campagne assez terne, les élections fédérales du 26 septembre 2021 marquent sans aucun doute une césure importante dans l'histoire de la République fédérale d'Allemagne. Après avoir dirigé le gouvernement fédéral pendant seize ans, la chancelière sortante, Angela Merkel (68 ans), représentante de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), quitte définitivement la politique ; ses prédécesseurs sont partis involontairement, à la suite d'une crise politique ou après un échec électoral. Son propre parti, qu'elle a présidé d'avril 2000 à décembre 2018, a subi le 26 septembre 2021 une défaite historique qui le conduit immanquablement dans l'opposition. Depuis les années 1950, le gouvernement fédéral comprenait deux partis seulement. En raison de l'effritement des deux grands partis CDU-CSU et SPD (Parti social-démocrate) et pour disposer d'une majorité absolue au Bundestag, le nouveau gouvernement comportera trois partis. Les négociations pour former un tel gouvernement sont longues et compliquées, les rivalités et les désaccords risquent plus tard d'entraver la marche en avant ; l'autorité du chancelier sera limitée car il ne s'appuiera plus sur un grand parti. Et avec quel programme ? Le changement dans la continuité ou bien un sursaut de modernisation vivement souhaitable ? Avec quel financement ? L'instabilité après la stabilité des années Merkel ?
La campagne électorale La campagne électorale pousse les partis, les personnalités politiques et les médias à dresser l'état du pays, mais sans proposer un programme d'avenir très convaincant. L'Allemagne bénéficie d'une image é...