Alexandre de Vitry vient de consacrer deux ouvrages à Charles Péguy. Le premier est une anthologie : Charles Péguy, Mystique et politique (édition annotée et établie par Alexandre de Vitry, préface d'Antoine Compagnon, Laffont, « Bouquins », 2015, 1 280 p.). Il est l'auteur du second : Conspirations d'un solitaire. L'individualisme civique de Charles Péguy (Les Belles Lettres, 2015, 645 p.). Il faut saluer, avec l'apparition de ce jeune et puissant talent, la naissance d'une nouvelle génération péguyste. Il a bien voulu, et nous l'en remercions, rédiger pour nos lecteurs l'article qui suit. La politique moderne pourrait-elle s'inspirer de la mystique selon Péguy ?
La ritournelle est connue, exergue idéal à bien des pamphlets, des éditoriaux et des billets d'humeur : « Tout commence en mystique et finit en politique1. » Péguy a trente-sept ans quand il écrit cette phrase, en 1910, une affaire Dreyfus et dix années de direction des Cahiers de la quinzaine...