En février 2020, le gouvernement a annoncé lutter contre le séparatisme islamiste. À l'heure où ces lignes sont écrites, un projet de loi donnant forme à cette ambition est en cours de préparation. La presse égrène certaines des mesures envisagées : interdiction des certificats de virginité, regard sur les financements étrangers, contrôles inopinés dans les établissements parascolaires, interdiction des horaires distingués selon les sexes dans les lieux publics, extension de l'obligation de neutralité des agents aux délégataires privés du service public… Le bien-fondé, l'urgence de cette action que l'on souhaite, de tout cœur, énergique et ferme pourraient, dans l'âme de tout Français, ne pas mériter une quelconque démonstration. Mais la complexité de la démarche, l'absence de clarté sur ses motifs, voire les détournements auxquels elle prête le flanc, justifient de s'y arrêter et d'en rappeler la légitimité.
La matrice territoriale de l'islamismeLa lutte contre l'idéologie islamiste, au-delà des outils antiterroristes classiques et du seul renforcement de l'arsenal pénal et judiciaire, n'est plus une préoccupation nouvelle en France. L'attentat de Charlie Hebdo fut un événement rupture : il libéra la parole contre cette...