Les Éditions de Fallois et les Éditions des Belles Lettres publient le dernier livre de Marc Fumaroli : Dans ma bibliothèque. La guerre et la paix (Préface de Pierre Laurens, 420 pages, sortie le 26 mai 2021). Livre émouvant, parce qu'il est posthume, parce qu'il est inachevé, admirable parce qu'il contient les méditations des dernières années de sa vie et l'espoir presque réalisé, si longtemps caressé, d'écrire tout un ouvrage sur le comte de Caylus et un autre sur Fénelon, personnages aux œuvres desquels il portait comme une dévotion et dont il abreuvait ses amis dans les longues conversations qu'il aimait poursuivre le soir. Préférences anciennes qu'il avait complétées par ses réflexions entamées au Collège de France au début du siècle sur la paix et la guerre au xviie et au xviiie siècle et donc par l'étude des écrivains de la guerre depuis Homère et Tolstoï, jusqu'à Guibert, Grossman et même Clausewitz, lu à travers Raymond Aron. Le titre d'ensemble qu'il avait inscrit en tête de son manuscrit était : « D'Homère à Grossman. Échappées politiques et littéraires entre guerre et paix. » Le titre retenu est issu d'une conversation avec Caroline Noirot et Maxence Caron dans son salon en avril 2018. Nos lecteurs savent le rôle de Marc à Commentaire et l'affectueuse admiration que nous lui portions. Aussi sommes-nous très reconnaissants à ses éditeurs d'avoir accepté d'offrir à nos lecteurs une initiation à ce livre, d'abord par les pages sur Fénelon qui suivent, puis dans la prochaine livraison par un texte plus général.
L'Europe d'Ancien Régime faisait dépendre de la personnalité de ses rois et reines, princes et princesses, le succès ou l'échec sous leur règne de leurs peuples ou de leurs nations. Dans ce contexte dynastique, les traités de l'éducation du prince, dans le sillage monarchique de la...