L'immobilisme politique de l'Algérie a été conforté par la réélection, le 17 avril 2014, d'Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat de Président. Ce vote fait entrer l'Algérie dans une période d'incertitudes : âgé de soixante-dix-sept ans, Bouteflika a été victime d'un AVC en 2013 et sa succession s'annonce difficile.Ces incertitudes sont exacerbées par les difficultés économiques et financières dues à la chute des prix du pétrole et aux mutations du marché mondial de l'énergie, dans un pays dont l'économie est structurée par et autour de la rente pétro-gazière.La situation géopolitique du Maghreb et du Sahel place aussi l'Algérie face à des défis redoutables. Depuis le Printemps arabe, on a assisté à la chute de deux piliers sécuritaires du Maghreb : la Libye de Kadhafi et la Tunisie de Ben Ali. La région est fragilisée, les risques de voir l'Algérie déstabilisée en sont accrus. Elle doit endosser de nouvelles responsabilités et devenir un acteur majeur de la région. Ainsi, sans retrouver le rôle international de premier plan qu'elle possédait au temps de Boumediene, elle reste une puissance militaire essentielle pour la sécurité d'une région bouleversée par des divisions ethniques et communautaires ravivées par la chute de dictateurs qui maintenaient le mythe de l'État-nation stable.L'extension sur toutes les frontières de réseaux de trafiquants, la prolifération des armes et la présence de groupes jihadistes extrémistes dont le but ultime demeure l'instauration d'un califat islamique au Maghreb et au Sahel amplifient ces nouveaux défis.
Immobilisme politiqueBien que présentant les mêmes structures de gouvernance autoritaire et la même insuffisance de développement, bien que souffrant des mêmes maux – corruption, népotisme et libertés étouffées – qui ont précipité la chute des régimes en Tunisie, en Libye et en Égypte, l'Algérie n'a pas succombé au Printemps arabe...